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La nouvelle publicité pour le don d'organes

Vous l'avez peut-être déjà entendue, elle passe à la radio en ce moment (en France). Quelqu'un (mort ?) souhaite "donner ses or...", ses "or..." quoi, on ne sait pas, car il s'agit d'un bout de papier qu'un fonctionnaire de la police retrouve, à moitié effacé, déchiré, détrempé... "Faut abandonner, chef, on n'a pas assez d'indices", déclare le sous-fifre flic. Une voix-off annonce que la personne passée de vie à trépas voulait en fait donner ses organes, et que sa volonté ne pourra être respectée. Dommage...
Outre le fait que le potentiel donneur est ridiculisé, que voir dans cette pub ?
Je dirais de la manipulation : le donneur est ridiculisé. L'auditeur ne s'identifie donc pas à lui. Ne se sentant pas concerné, il ne va pas entreprendre des démarches administratives (par ex. demander la carte de donneur d'organes auprès de l'EFG ou de l'Agence de Biomédecine) pour faire savoir officiellement, comme le conseille la pub, qu'il donnerait ses organes "en cas de décès". Or en France, la loi Cavaillet prévaut toujours. Elle dit que celui qui ne s'est pas opposé au prélèvement de ses organes est réputé / présumé consentant.

3 commentaires:

  1. Il est intéressant de noter que la communication grand public sur les transplantations d'organes est entièrement réalisée par l'Agence de Biomédecine, et, plus spécifiquement au sein de celle-ci, par le "camp" des greffeurs d'organes, non par le "camp" des préleveurs d'organes. Autrement dit, l'aspect le plus difficile des transplantations, car il est celui qui pourrait poser des problèmes du point de vue de l'éthique, à savoir l'aspect du prélèvement d'organes sur patient en état de mort encéphalique, cet aspect-là n'apparaît pas dans la communication grand public, n'a pas voix au chapitre. Que disent les greffeurs d'organes ? Qu'ils sauvent des vies, qu'il faut donner pour sauver des vies. On a bel et bien une image lisse, éthiquement et médicalement impeccable, pour parler des transplantations au grand public. Rappelons que ce terme de transplantation recouvre, non seulement les greffes d'organes, mais aussi les prélèvements. Il est intéressant de noter que pour le grand public, le terme de transplantation évoque le plus souvent les greffes d'organes, et non les prélèvements...

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  2. travaillant dans un service de transplantation en tant qu infirmier je trouve votre publicite completement ratee.Votre tentative d humour est nulle.Qui a bien pu autoriser une telle pub.Ces personnes ne doivent pas avoir de liens direct avec les donneurs et les receveurs d organes;je ne parle meme pas des equipes medicales....
    J ai pris divers avis aupres de personnes concernees de pres et d autres non concernees;toutes sont d accord pour dire que cette pub est ratee et que son impact sur le public ne donne pas envie de donner ses organes.L argent alloue a cette pub aurait pu etre employe a montrer l impact de la transplantation dans les pays europeens,la relation a la mort,les diverses lois de ces pays concernant la transplantation,le nombre de greffons preleves sur donneurs vivants ou decedes,l impact des religions....en exemple je citerais le cas de l espagne ou les greffes sont largement superieures a celle de la france dans un pays tres croyant;ils ont su faire passer des informations precises et simples sans tabous contairement a nous.Meditez et agissez!!!

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  3. Merci pour votre commentaire. La pub émane de l'Agence de Biomédecine, qui orchestre la communication grand public autour des transplantations d'organes. Comme je le soulignais, il est intéressant de noter que cette pub est concue par le "camp" des greffeurs d'organes, non par celui des préleveurs. Si des infirmiers ou chirurgiens s'occupant de greffes d'organes voulaient s'exprimer sur la question, ils seraient bien sûr les bienvenus !

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