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Débat : "La règle du donneur mort" : un préjugé social ?

"La règle du donneur mort" a force de loi en France pour les prélèvements d'organes vitaux sur donneurs "décédés" : tout potentiel donneur d'organes doit être reconnu comme mort, décédé, de manière univoque et unanime, en fonction des critères prévus par la loi, dans le cadre d'un éventuel prélèvement d'organes. Aucun prélèvement d'organes vitaux ne peut avoir lieu sur un donneur d'organes sans qu'au préalable, un constat légal de décès ait été signé par deux médecins indépendants des équipes chirurgicales de transplantation. Cette "règle du donneur mort" existe depuis le début de l'activité des transplantations d'organes et a force de loi (lois bioéthiques de 2004).

Les réalités des prélèvements d'organes sur donneurs "décédés" présentent pourtant un autre aspect que la seule réalité légale. Dans les faits, notre potentiel donneur d'organes est plus qu'un simple réservoir d'organes une fois signé le constat de décès et obtenu l'accord des proches (ou leur non-opposition) pour le prélèvement. C'est toujours un patient. C'est une vie sur le départ. Ce patient, mort sur le plan légal, est mourant sur le plan physiologique. Dire aux proches confrontés à cette situation pour le moins étrange : "Le patient est mort, c'est inscrit dans la loi" ne les aide pas toujours à prendre une décision, en ce qui concerne leur autorisation ou leur refus pour le prélèvement d'organes vitaux. Aucune loi ne pourra jamais remplacer la compassion.

Voici la seule réalité des faits : en ce qui concerne le (potentiel) donneur d'organes vitaux, la mort légale précède la mort physiologique.

"La règle du donneur mort" sert de parapluie juridique à l'activité des transplantations. Son principe est le suivant : sans l'affirmation de la mort du potentiel donneur d'organes, aucun proche ne consentira à un tel prélèvement. Le constat de décès équivaut pourtant à une prévision (anticipation) de décès. Cette prévision, pour être éthique, ne saurait équivaloir à la mort. Anticipation du constat de décès ne vaut pas constat de décès. Témoin cette mère confrontée au don des organes de son enfant : "Je croyais qu'on attendait la mort !". (Citée par David Le Breton, "La Chair à vif", éditions Métailié, Paris, 2008). On attend certes la mort légale, mais pas la mort physiologique. Comment récupérer des organes vitaux après la mort physiologique complète ?

A quelle mort est-ce que je crois ?

Cette semaine, je propose une réflexion sur le thème : "La règle du donneur mort" : un préjugé social ?

Est-il si déraisonnable d'envisager que des proches d'un potentiel donneur d'organes sauront se montrer solidaires envers des patients en attente de greffe sans la "règle du donneur mort" ? Force est de constater que ce parapluie légal offre une protection toute relative ... Faut-il le remplacer ? Par quoi ?

Merci par avance pour l'apport de vos idées, réactions ou témoignages !

C'est à vous ! ...

1 commentaire:

  1. Bonjour,je relaye cette piste de réflexion sur mon blog dès lundi ...j'ai misau jourd'hui votre "carte de visite" dans ma colonne gauche !

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