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Mes deux devises

Le consultant américain qui me fait l'honneur d'aller jeter un oeil sur mon blog de temps à autre me dit que je dois trouver une ou deux devises pour résumer l'esprit du blog. Ce consultant s'occupe beaucoup de fusions (multinationales). Fusions, transplantations, même combat. Allons-y ...
Devise N°1 : Le discours public sur le don d'organes nous parle des greffés "miraculés", jamais des dilemmes vécus par les familles confrontées à la question du don des organes et/ou tissus d'un proche. Y aurait-il du marketing social du Don dans l'air ? Proches confrontés à la question du don d'organes, vous ne me ferez pas croire que le choix fut si facile, et ce, quelle qu'ait été votre décision. Comment vivez-vous votre deuil ? Nous, usagers de la santé, savons si peu de choses sur vous.
Tout discours public sur le don d'organes qui musèle les familles confrontées à la question du don d'organes (don ? sacrifice ?) n'a pas de sens. Il s'agit de promotion, non d'information.
Devise N°2 :  Elle provient de l'expérience d'une maman confrontée à la question du don des organes de son fils en mort encéphalique. Il s'agit donc d'un témoignage, d'un vécu de proche confronté à la question du don d'organes. Ce que dit cette maman : 
"J'ai la nette impression que tout a été orchestré pour obtenir notre consentement [celui de mon mari et le mien] au don des organes de notre fils, et qu'une fois qu'ils [les médecins réanimateurs ? Les infirmiers ou infirmières coordinateurs ou coordinatrices des transplantations ?] ont eu ce qu'ils ont voulu ..."
Ce message DOIT être entendu.
Il n'y a pas de droit opposable à la greffe, car la greffe passe par la mort.
Pour prélever un organe encore sain, il faut souvent soit accélerer soit retarder quelque peu la fin de vie du donneur, ce qui dans certains cas peut s'avérer ... délicat, je préfère ne pas vous faire un dessin.
Le corps médical, les politiques et le Conseil National de l'Ordre des Médecins n'expriment pas suffisamment ces réalités pour qu'elles soient entendues du grand public. Ce rôle de mauvais élève du marketing social du Don, rappelant des réalités que tout le monde, moi la première, dans un contexte où 15.000 patients attendent un organe, souhaite oublier, je l'assume.
A trop se muscler dans la posture du Don, aurait-on raté une occasion de voir le monde autrement ?

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