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Le domaine du don de rein de son vivant est à investiguer par les PME

Pourquoi le don de rein de son vivant peine-t-il à se développer en France, malgré une situation de "pénurie de greffe rénale", copieusement rappelée hier, 22 juin 2012, journée nationale de réflexion sur le don d'organes ? En demandant aux PME françaises d'investiguer le domaine du don de rein de son vivant (e-santé, systèmes d'information en santé, médecine sociale et autres domaines du "2.0", assureurs, etc.), je tente d'expliquer pourquoi la greffe de rein à partir de donneur vivant est utile, et ce que les acteurs du privé (et autres partenariats public-privé) pourraient apporter à ce secteur de la santé ... Les PME doivent investiguer le domaine du don de rein de son vivant ... sinon on restera à 9% de don de rein de son vivant (et beaucoup d'effets d'annonce, vides de réalités sur le terrain) ... et aider à préparer la médecine de remplacement de demain, ou techno-médecine, car seuls les organes artificiels sont industrialisables. Le don d'organes vitaux, lui, ne l'est pas ...

Auteure d'un blog sur l'éthique et les transplantations d'organes initié il y a 7 ans (7 ans de malheur ? Pas que ...), mon expérience en médiation éthique sur ce qu'on appelle le "don" d'organes m'a conduit à écrire le "diagnostic" suivant : il faut plus de don qui se passe bien, et moins de don qui se passe mal ... C'est la conclusion (et le titre) de ce "Post", fruit de mes échanges d'hier, le 22/06/2012, journée nationale de réflexion sur le don d'organes, avec des familles confrontées à la question ...

Le corps médical garde le pouvoir de la mort, et donc il a en mains toutes les manettes pour commander ce qu'il appelle le don d'organes "post-mortem". Il ne va pas lâcher son pouvoir ...

Pour le don d'organes de son vivant, c'est différent ... En l’occurrence, il s'agit de relations entre vivants ... Les réseaux sociaux y ont donc leur utilité ... On est dans l'humain et plus dans le pouvoir médical à 100% ... Je comprends que cela déroute beaucoup de gens ... Parlons à présent de la médecine régénérative : la biomédecine, la bio-ingénierie, tout ce qui permet de fabriquer des organes artificiels, avec du matériau humain, à des fins de greffe. Les organes artificiels coûtent cher ... Il faudra des associations pour lever l'argent, faire avancer les choses ... Le don de rein de son vivant (dons croisés etc.) et les organes artificiels laissent la porte ouverte à d'autres "pouvoirs" et initiatives que ceux du seul establishment médical ... C'est là qu'intervient le "2.0" ... ou ce que les Anglo-saxons appellent la "médecine sociale" ... Imaginez un Meetic du don de rein de son vivant, du don de rein croisé ... où les intéressés (donneurs et receveurs) peuvent se choisir ... et choisir un mode opératoire mini-invasif (chirurgie mini-invasive assistée par ordinateur) ou encore la cœlioscopie pour l'extraction du rein qui va être donné ... et non la chirurgie traditionnelle, ouverte, plus invasive (plus de douleurs post-opératoires, plus de risque d'infection, séjour à l'hôpital plus long, reprise du travail plus tardive) ... Imaginez des assureurs comme AXA ou MMA, spécialisés dans la souscription de contrats d'assurance et de prêts pour des personnes ayant donné un rein de leur vivant (actuellement les assurances classiques pénalisent ce geste dit "généreux", gare aux donneurs de rein qui veulent souscrire un prêt par la suite pour acheter une maison, un appartement, etc.) ... Le domaine du don de rein de son vivant est peu développé en France (9% des reins greffés proviennent de donneurs vivants, c'est peu par rapport à d'autres pays, où ce pourcentage tend vers 50 voire 60%) ... pour raisons économiques : pas d'acteurs du privé ou de partenariats public-privé (ou trop peu) dans le domaine du don de rein de son vivant, ou trop peu. Résultat : peu de donneurs (cela leur coûte trop cher) ... un exemple parmi bien d'autres (que l'on pourrait trouver dans d'autres domaines de la médecine) pour désigner ce qu'est la "médecine sociale" ou le "2.0" ... et ce qu'elle va permettre de faire ...

Un Meetic ou un Facebook, voilà qui relève de l'entrepreneuriat ... On pourrait aussi imaginer une initiative qui soit le fruit d'un partenariat entre le public et le privé ... Mais faut pas tout attendre du public ... sinon on n'a que le don dit "post-mortem", et cela se passe ... un peu mal (d'où l'existence de ce blog sur le sujet fort peu public de l'éthique et des transplantations d'organes, que je tiens, un peu malgré moi, depuis 7 ans). Le souci c'est qu'en France, la population a une mentalité plutôt régalienne (c'est à l’État de faire, on attend tout de lui) ... ben non, ça le fait pas, et ça va pas le faire ... Les PME doivent investiguer le domaine du don de rein de son vivant ... sinon on restera à 9% de don de rein de son vivant (et beaucoup d'effets d'annonce, vides de réalités sur le terrain) ... et aider à préparer la médecine de remplacement de demain, ou techno-médecine, car seuls les organes artificiels sont industrialisables. Le don d'organes, lui, ne l'est pas ...

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