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Tartuffe et Toussaint

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La journée nationale de réflexion sur le don d'organes est en juin. Fort loin de cette Toussaint du 1er Novembre. Le don ne passerait-il donc pas par la mort ? Pour le dire de manière provocante : et si la médecine des transplantations d'organes était fondée sur un formidable déni de mort - pour le meilleur et pour le pire ?
Je dédie ce poème à tous ceux qui se sentent ou qui sont, de près ou de loin, concernés par la médecine des transplantations d'organes.

Premier novembre : journée nationale de réflexion sur le don (les prélèvements) d'organes. Journée nationale en hommage aux donneurs d'organes vitaux.

Tartuffe et Toussaint

En ce premier novembre, Toussaint pense aux cendres
La mise en bière les cimetières les prières. Les affaires c’était hier
C’est fini. L’autre rive aujourd’hui : l’homme assis mélancolie fuit
Le temps. Temps de Toussaint.
Inhumation crémation Mortefeuille humus et novembre
C’est dans l’air.
"Au cimetière !", dit Toussaint à un Tartuffe qui n’y compte guère :
"Le don d’organes, c’est en juin qu’on y réfléchit, le don de vie refleurit ;
Monsieur Toussaint, sacrifiez donc à la mort ; à la vie de sacrifier je choisis
Vous laissant novembre je prends juin – juin journée nationale de réflexion
Sur le don d’organes."
"Ainsi par la vie le don d’organes passerait-il ? Voilà qui est fort inédit !"
Or Tartuffe fait la Sourdefeuille. Plein de dédain, il ne répond point.
Toussaint insiste.
"Si par la mort le don d’organes passe, alors je suis votre saison."
"Non !" Tartuffe au cimetière est pris de colère.
Dans le dédale des tombes
Ne veut voir
Le dédale du don
Fuite en avant
Toussaint, lui, va son chemin
"'Cachez ce mort que je ne saurais voir !' A Tartuffe comme l’amour
La mort
Est taboue".
Seul donc se tient
Monsieur Toussaint face à la tombe du don.
Médite plus avant
Suspendre le deuil par le don se peut-il ?
Le don loin du deuil
Comme juin l’est de novembre ?
Sur la tombe en lettres d’or : "Le Deuil et le Don".
Car toujours le Tartuffe le tombeau comprendra.

"Il appelle la mort, elle vient sans tarder,
Lui demande ce qu'il faut faire
C'est, dit-il, afin de m'aider
A recharger ce bois ; tu ne tarderas guère.
Plutôt souffrir que mourir
C’est la devise des hommes.(*)"


(*) "La Mort et le Bûcheron", Jean de La Fontaine

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