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Biomarché égale promotion du don d'organes "post-mortem" plus "traite des transplantations"

Le discours public sur le don d'organes - visant à promouvoir le don de ses organes à sa mort - est véhiculé par des associations chargées de promouvoir l'image du don d'organes dit "post-mortem" auprès du grand public. Depuis la fin des années 80, on assiste à une montée en puissance de telles campagnes de communication.
Un sociologue a analysé les motifs et modalités (fond et forme) de ces campagnes de communication. Il est ainsi amené à parler d'un "marketing social du don". Philippe Steiner, sociologue à la Sorbonne (Paris IV), est auteur d'un ouvrage paru en mars 2010 chez Gallimard (collection NRF) : "La transplantation d'organes. Un commerce nouveau entre les êtres humains". Les greffes sont victimes de leur succès. Dans un contexte mondial de pénurie d'organes à greffer tandis que les progrès de la médecine des transplantations s'affirment, ainsi que la rentabilité économique de cette médecine de remplacement par rapport à d'autres thérapies (comme la dialyse dans le cas de l'insuffisance rénale), ce discours public visant à "magnifier le don d'organes" dit "post-mortem" ouvre, si ce n'est dans les faits, du moins dans les esprits, un "droit opposable à la greffe". Dans les faits les besoins en organes à transplanter augmentent bien plus vite que les dons - car justement la médecine de remplacement n'est pas une médecine comme une autre : pour produire une ressource thérapeutique (les organes et tissus à greffer), il faut passer par la mort. Le "droit opposable à la greffe" alimente le besoin d'organes à transplanter. Qui dit besoin dit (bio)marché. Avec le droit à la santé, c'est-à-dire le droit au greffon, le biomarché (P. Steiner) est né.
Philippe Steiner montre que le "marketing social du don" et la "traite des organes" ou "traite de transplantation" (le trafic d'organes sous toutes ses formes, que l'auteur analyse), loins d'être totalement étrangers l'un à l'autre, voire antagonistes, seraient cousins germains. En effet, le "marketing social du don" et la "traite de transplantation" conduisent tous deux "vers une nouvelle banalisation du marché de l'humain".
Dans cette logique du "marketing social du don", la "traite de transplantation" serait-elle au fond plus éthique que le don de rein de son vivant ?

La semaine prochaine, nous proposerons ici une recension détaillée de cet ouvrage.

1 commentaire:

  1. Mon mari, médecin, vit avec le rein de sa soeur.
    Mon mari était jeune, sortait de son service militaire (c'est à l'Armée qu'il est tombé malade, les deux reins bousillés par les VACCINS ...)

    et ça a été si brutal et inattendu qu'il n'a pas eu loisir de réfléchir .... et cela se passait il y a 46 ans, donc aucun recul sur les greffes... (de plus c'est sa soeur qui lui a donné un rein de son vivant, fait déconseillé à l'époque par l'équipe médicale !!!
    RIEN à VOIR avec ce qui se passe aujourd'hui DONC, où on incite la population carrément à "donner" (sinon vendre) leurs organes !!

    la maladie n'excuse pas TOUTES les aberrations que l'on voit dans ce monde des transplantations, et surtout pas la malhonnêteté du discours des media - qui n'onforme pas du tout sur LE CONSENTEMENT PRESUME de la Loi !!

    merci quand-même de vous êtes interrogé sur le cas de mon mari ....

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