Informations sur ce blog - Mes favoris

En hommage à Steve Jobs ...

Impossible de le cacher plus longtemps : Steve Jobs va très mal ... La transplantation hépatique a échoué, à cause des médicaments anti-rejet qui ont fait revenir son cancer ... sous une forme apparemment pas du tout sympa ... En 2004, on avait découvert à l'ancien patron d'Apple une forme très rare du cancer du pancréas - si rare que lors de la biopsie des tissus enlevés pendant l'intervention chirurgicale, les chirurgiens ont pleuré d'émotion (et de soulagement) lorsqu'ils ont vu les résultats : une forme de cancer rarissime et ... opérable ! On peut donc dire qu'à l'époque, le cancer de Steve a pu être éradiqué par une simple procédure chirurgicale. Un coup de bol insensé, quand on sait que le cancer du pancréas est l'un des plus virulents (le cancer du poumon n'est pas mal dans le genre, aussi) et ne laisse à la victime que peu de temps ... bien moins de 7 années de vie ...

Une greffe nécessite la prise de médicaments anti-rejet au quotidien. Ces médicaments maintiennent les défenses immunitaires au plus bas ... ce qui permet au cancer de revenir ... sous une forme plus ou moins agressive ... Greffer Steve Jobs, était-ce une bonne idée ? Cette thérapie lui a fait courir beaucoup de risques ... mais lui aura permis de gagner un peu plus de deux ans d'activité professionnelle ... d'une richesse inouïe en iPads, iPods etc. (printemps 2009 à été 2011) ...

L'article scientifique reproduit ici montre que la transplantation d'organes a atteint ses limites : pénurie (il faut trouver le plus possible d'organes vivants sur des "morts", exercice difficile vous en conviendrez ...), limites du traitement anti-rejet (et ses redoutables effets secondaires : cancer, diabète, insuffisance rénale) ... Consciente de ces limites, la communauté médicale scientifique américaine travaille sur des alternatives à la transplantation telle que nous la connaissons aujourd'hui (désignée dans l'article qui suit par le terme d'"orthotopic transplantation") ... Aujourd'hui, la transplantation d'organes est vue comme un "lifting" des organes vitaux par de riches patients âgés ... qui ne veulent pas vieillir ... De tels patients sont de plus en plus nombreux (USA, Monaco, Asie, Canada, Suisse, etc.) ... et impatients d'obtenir ce pour quoi ils peuvent payer : un lifting de leurs organes vitaux qui s'épuisent ... Dans un tel contexte, la transplantation d'organes change de visage ... Il est bien loin le temps où un jeune mourait dans un bête accident de la circulation et où, par une prouesse logistique incroyable, une chaîne de solidarité exemplaire, ses organes étaient récupérés à temps pour pouvoir sauver la vie d'une brave jeune mère de famille, l'exploit étant relaté à la TV montrant la jeune mère de famille éperdue de gratitude pour ce Don qui lui a Sauvé la Vie ... Aujourd'hui, grâce aux cellules souches, on apprend à fabriquer (cultiver) du sang (lire) ... On sait déjà le faire pour qu'un patient reçoive son propre sang ainsi cultivé et le tolère ; il faudra encore 5 à 10 ans, d'après des experts de l'Institut Pasteur, pour qu'un patient lambda puisse recevoir un sang cultivé qui n'est pas le sien et le tolère ... Dans une dizaine d'années, le concept de don du sang aura donc disparu ... Et celui du don d'organes, déjà en pleine mutation, aura changé du tout au tout ... Il s'agira de récupérer des organes en trop mauvais état pour être transplantables (et non des organes en état de fonctionnement sur un "donneur" en état de "mort encéphalique" donc se trouvant en coma dépassé - ce qui est très mal toléré dans certaines cultures : juives, musulmanes, bouddhistes, mais aussi chrétiennes) ... Ces organes seront débarrassés du matériel génétique du donneur - en fait de tout matériel génétique - et cultivés avec le matériel génétique du receveur ... puis implantés dans le receveur ... qui pourra se passer de médicaments anti-rejet ... L'article ci-dessous explique comment cette nouvelle thérapie se développe ... et les choses vont très vite ... Mais, me direz-vous, pour Steve Jobs les choses n'ont pas été assez vite ... Eh bien, figurez-vous que je m'interroge ... Pourquoi n'a-t-il pas pu bénéficier de cette méthode en 2009 ? Certains patients américains en ont bien bénéficié, pour le rein, il y a près de 10 ans ... Apparemment, pour le foie, les choses sont en cours ... ô ironie, l'imprimante 3D pour imprimer des organes comme le foie ou le rein n'est pas encore prête ... Une solution d'excellence dans le domaine des nouvelles technologies qui aurait bien convenu au patron d'Apple ... Imaginez le pitch : Steve, pionnier de la greffe issue de l'imprimante 3D ... cela aurait eu de la gueule ... Hier, tout cela relevait de la science-fiction. A présent, les scientifiques sont formels : toutes ces solutions alternatives à la transplantation (et qui permettront de guérir, non de prolonger la maladie comme dans le cas d'une greffe avec médicaments anti-rejet à la clé) sont en route. Certaines marchent déjà (le rein) ... La question n'est plus de savoir si cela se fera ... car cela se fera. La question est : quand ... ?



Je crois qu'il faudra encore attendre un peu de temps (beaucoup ?) avant de connaître toute la vérité rien que la vérité sur le dossier médical de Steve ... Bien trop d'argent en jeu ... Mais, tout de même, il y a certaines choses qui peuvent être lues entre les lignes ... Voici donc l'article scientifique dont je vous propose la lecture. Il date de juillet 2011 : "Bioengineering in organ transplantation: targeting the liver." Auteurs : Fukumitsu K, Yagi H, Soto-Gutierrez A. Source : Center for Innovative Regenerative Therapies, Department of Surgery, Transplantation Section, Children's Hospital of Pittsburgh, McGowan Institute for Regenerative Medicine, University of Pittsburgh, Pittsburgh, Pensylvania, USA.

Résumé :
"About 27,000 deaths are registered annually in the United States due to liver disease. At this time, the only definitive treatment of hepatic failure is orthotopic transplantation. However, there is a critical shortage of organs with the total waiting list for all organs currently at 100,000 requests. The number is increasing by 5% every year. Given that only organs in pristine condition are transplantable and that the hidden demand for organs as an anti-aging solution will be many times the current figures, orthotopic transplantation will always remain a limited pool. The increasing donor organ shortage requires consideration of alternative emerging technologies. Regenerative medicine may offer novel strategies to treat patients with end-stage organ failure. The ultimate aim of cell transplantation, tissue engineering, and stem cells is to regenerate tissues and organs. With the development of whole organ decellularization methods, the equation of organ shortage may dramatically change in the near future. Decellularized organs provide the ideal transplantable scaffold with all the necessary microstructure and extracellular cues for cell attachment, differentiation, vascularization, and function. New techniques to re-engineer organs may have major implications for the fields of drug discovery, regeneration biology, and ultimately organ transplantation. In this review we have provided an overview of complementary approaches to study and enhance the success of organ repopulation strategies creating new grafts/organs for transplantation."
Published by Elsevier Inc. (Source)

Droits image :
http://reason.com/blog/2011/07/22/if-theres-a-health-app-for-tha

2 commentaires:

  1. Video: "Need a new liver? Get one printed" (4:00)
    Aug. 31, 2011 - "The field of regenerative medicine is moving from the realm of science fiction to science fact. From fingers and ears to complex organs like livers or hearts, scientists at the Institute for Regenerative Medicine at Wake Forest University are making headway into growing human body parts in a laboratory. Ben Gruber reports."

    RépondreSupprimer
  2. Video link:

    http://www.reuters.com/video/2011/08/31/need-a-new-liver-get-one-printed?videoId=218887411

    RépondreSupprimer