La seule science médicale échoue à définir avec certitude le début et la fin de la vie. Découlent de cette incapacité ou incertitude les problèmes éthiques posés par les recherches sur les cellules souches embryonnaires (début de la vie), ainsi que ceux posés par les prélèvements d'organes sur les donneurs "décédés" (fin de la vie).Les seuls critères médicaux scientifiques ne permettent pas de définir avec certitude le moment de la mort. "La mort était un mystère, elle est devenue un problème" (un philosophe cité par le Dr Guy Freys en mars 2007). Cela est d'autant plus vrai depuis la pratique des prélèvements d'organes à partir de donneurs "décédés". Ces mêmes critères médicaux purement scientifiques échouent à définir le début de la vie, d'où la polémique sur l'utilisation des cellules souches embryonnaires dans les recherches :
"Depuis près d'une décennie, on assiste ainsi à l'affrontement de ceux qui postulent que la vie humaine commence au moment de la fécondation de l'ovocyte par un spermatozoïde et ceux pour qui un embryon obtenu par fécondation in vitro et ayant atteint le stade de blastocyste (au cinquième jour de son développement, avant son implantation dans la muqueuse utérine) ne saurait être considéré comme une personne."(Jean-Yves Nau, journaliste au Monde)
1.-) Les cellules souches embryonnaires :
"On voit des biologistes s'investir exclusivement dans les recherches sur les cellules souches adultes (présentes dans différents tissus de l'organisme ou dans le sang du cordon ombilical) et des catholiques accepter le principe de la recherche sur les cellules souches embryonnaires.(Jean-Yves Nau, article du Monde, 14/12/2007 : "cellules souches : le débat éthique dépasse le clivage science-religion")
En France, ces questions ont nourri de multiples réflexions, débats et rapports. La loi de bioéthique de 2004 pose ainsi le principe que les recherches sur les lignées de cellules souches embryonnaires humaines sont interdites. Tout en organisant un système temporaire de dérogations permettant de mener ces mêmes recherches. Ces dérogations sont accordées sous l'égide de l'Agence de biomédecine. Une quarantaine d'autorisations ont été délivrées en France à 35 équipes. La situation pourrait radicalement changer avec la révision de la loi prévue en 2009, mais qui devrait patienter jusqu'en 2010.
L'autre grand questionnement éthique est celui de l'usage qui peut ou non être fait des cellules souches adultes contenues dans le sang du cordon ombilical. Grâce aux recherches lancées en France par le professeur Eliane Gluckman (hôpital Saint-Louis, Paris), on sait que le recours à ces cellules permet de guérir certains enfants atteints de graves maladies sanguines. Sur le modèle du système transfusionnel, un réseau international de banques a été mis en place, fondé sur le don de ces cellules. Or on assiste au développement, dans de nombreux pays industriels, de banques privées proposant aux parents d'assurer la conservation de ces cellules qui pourraient, le cas échéant, être utilisées au bénéfice de l'enfant. La France s'oppose, pour l'heure, à l'implantation de telles entreprises sur son sol."
2.-) Les prélèvements d'organes sur donneurs "décédés" :
Parler des transplantations d'organes, c'est aussi parler des prélèvements d'organes, qui se font souvent sur des donneurs "décédés" : ces donneurs se trouvent en état de mort encéphalique, en état de mort cérébrale, ou encore en arrêt cardiaque : dans ce dernier cas de figure, il s'agit de prélèvements d'organes "à coeur arrêté", suite à un échec des tentatives de réanimation sur une personne qui se trouve en arrêt cardiaque.
Ces donneurs décédés, quel statut ont-ils exactement ? Sont-ils morts, mourants, qu'entend-on par définition de la mort ?
Tous les dictionnaires définissent la mort de la manière suivante : "qui a cessé de vivre". Le problème est donc de définir la cessation de la vie. "La mort est en fait un processus, où la vie s'éteint au fur et à mesure, comme le coucher du soleil. Sur les peintures qui représentent la mort, la personne est vivante et elle attend la mort. Cette difficulté à définir la cessation de la vie a existé de tout temps. Si on veut être certain d'être mort, il faut attendre la putréfaction. C'est du reste ce qui s'est pratiqué dans beaucoup de civilisations..." (Dr. Guy Freys, mars 2007)
En quoi le constat de décès pour un donneur d'organes potentiel diffère-t-il d'un constat de décès dans d'autres cas ?
Comprendre les spécificités et problèmes liés au constat du décès dans le cadre des prélèvements d'organes sur donneurs "décédés", c'est aussi comprendre la difficulté qui se pose lorsque l'on tente de se faire une idée de ce que sera(it) notre mort : notre propre représentation de la mort. Or il convient de respecter la représentation de chacun au sujet de la mort.
Ces questions sont rarement mises en avant dans le discours public sur le don d'organes, nous en voulons pour preuve que s'il existe un parent pauvre de la communication grand public sur le sujet, c'est bien la mort encéphalique, mais on pourrait tout aussi bien citer la pratique des prélèvements d'organes "à coeur arrêté".
1 commentaire:
Bonjour, Pouriez vous me faire parvenir votre e-mail s'il vous plait, j'aimerais discuter avec vous d'un de vos articles merci
lucas.dimeglio@gmail.com
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