Le Docteur Marc Andronikof, chef du service des urgences à l'hôpital Antoine-Béclère, Clamart, revient sur son livre, écrit avec Jacqueline Dauxois et publié en 2005, "Médecin aux urgences".
L'émission "Orthodoxie" sur France 2 du 10 juin 2007 était consacrée au dernier livre du docteur Marc Andronikof, "Médecin aux urgences" (Editions du Rocher, 2005).
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Docteur Marc Andronikof :"Lors de l'émission religieuse orthodoxe du 10 juin 2007, il me semble être resté assez laïc dans la description de mon travail et de mes idées".
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Lors des Deuxièmes Journées Internationales d'Ethique : "Donner, recevoir un organe, Droit, dû, devoir" au
Palais Universitaire de Strasbourg (29-31 mars 2007), Mme Anne Danion-Grilliat (Hôpitaux Universitaires de Strasbourg) a présenté les résultats de son enquête sur les sources d'information des patients. Cette enquête a été effectuée au sein des services "gros transplanteurs", de chirurgie pulmonaire et de pédiatrie. Elle concernait les patients en attente de greffe et les patients en suivi de greffe dans ces services. Il y a eu 264 retours de patients (dont 113 patients pour une greffe rénale, 111 patients greffés du foie, 22 patients greffés des poumons). A la question de savoir si ces patients consultaient ou avaient consulté une autorité morale ou religieuse, 91,7 pour cent ont répondu : non. Mme Anne Danion-Grilliat a souligné que cette réponse correspondait à un fait de société. Elle note que seulement 36 patients sur les 264 au total n'ont pas répondu à cette question. Pour l'immense majorité, l'affaire des transplantations n'est pas une question de religion, mais de médecine, de science. Cette majorité a la certitude que la religion est pour le don d'organes, et que les transplantations d'organes ne relèvent pas de la compétence des autorités religieuses. Les 8,3 pour cent de patients ayant déclaré avoir consulté une autorité religieuse ont exprimé les motivations suivantes :
- la peur de mourir et la nécessité de se confier à Dieu
- la nécessité de lire la Bible
- situation familiale (fils de pasteur).
Lien vers la présentation de l'enquête sur les sources d'information des patients, par Mme Anne Danion-Grilliat, Hôpitaux Universitaires de Strasbourg :
http://canalc2.u-strasbg.fr/video.asp?idvideo=5995
Luc Ferry, "Tradition ou argumentation", dans l'ouvrage collectif Bio-éthique de la revue "Pouvoirs", PUF 1991 :
"Ce qu'il s'agit avant tout d'éviter, c'est que les questions éthiques soient abordées avec une optique scientiste, c'est-à-dire avec l'idée que la morale est un prolongement naturel de la science, comme si le fait de connaître les mystères de la procréation ou les modes de contamination du sida donnait indiscutablement aux spécialistes une suprématie morale sur le simple citoyen. Il n'en est rien et ce tout simplement parce que les questions éthiques n'ont en leur fond aucun lien avec les connaissances scientifiques. (...) La science peut servir tout aussi bien à exterminer qu'à soigner, et la détermination des fins morales lui est radicalement extérieure. (...) Bien sûr, la présence des experts, qu'ils soient du reste biologistes ou juristes est indispensable dans les comités. Mais leur rôle, en tant qu'experts, se limite à l'information du public (...)
Et comme la 'moralité' des médecins, des biologistes, des juristes ou des philosophes n'est pas, que je sache, supérieure à celle des instituteurs, des infirmières, des commerçants ou des PDG, il me semble que des comités de 'sages' débarrassés des illusions du scientisme devraient être infiniment plus démocratiques qu'ils ne le sont aujourd'hui".
(Luc Ferry cité par Marc Andronikof : "Transplantation d'organes et éthique chrétienne", collection l'Arbre de Jessé, Les Editions de l'Ancre, 1993, Suresnes, p. 26)
Les pays qui reconnaissent que les donneurs d'organes en état de mort encéphalique sont mourants et non morts ont souvent également légiféré sur l'euthanasie. C'est le cas des USA en particulier, mais aussi du Canada, et peut-être aussi de la Belgique et des Pays-Bas. En France, il n'existe pas de lois concernant l'euthanasie, si ce n'est celle qui l'interdit purement et simplement. Reconnaître que les donneurs d'organes en état de mort encéphalique sont mourants et non morts équivaudrait à reconnaître qu'en France une certaine forme d'euthanasie est pratiquée : celle des prélèvements d'organes sur donneur "décédé"...
Pour le point de vue de l'Eglise orthodoxe sur le don d'organes, voir le lien suivant :
http://www.orthodoxie.com/2007/05/brivement_au_su.html#more
http://ia600208.us.archive.org/20/items/Podcast_orthodoxe-France2OrthodoxieDu10Juin2007799/Podcast_orthodoxe-France2OrthodoxieDu10Juin2007799.m4v
http://en.wikipedia.org/wiki/The_Doctor%27s_Dilemma_%28play%29
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