Le 06/05/09 avait lieu la rencontre intitulée : "Prélèvements et greffes d’organes" : "Consentement présumé, relations avec la famille, donneurs décédés et vivants, gratuité et anonymat."
Intervenants :
Pr. Bernard Devauchelle, Chef de service de chirurgie maxillo-faciale, CHU d’Amiens
Discussion : Dr. Renaud Gruat, Médecin responsable du SAMU et de la coordination des prélèvements, CH de Pontoise
Pr. Yves Chapuis, Académie nationale de médecine
Rappelons que le Pr. Bernard Devauchelle, avec son équipe, dont Sylvie Testelin du CHU d'Amiens et Benoît Langelé de l'Université Catholique de Louvain, a réalisé le 27/11/2005 la première greffe partielle du visage sur une jeune femme défigurée par son chien, Isabelle Dinoire.
Lors de cette rencontre à l'Académie Nationale de Médecine à Paris, le 06/05/09, le Professeur Bernard Devauchelle a parlé des prélèvements d'organes comme d'une "cérémonie" : je cite :
"Cette cérémonie du prélèvement d'organes se fait avec un respect du corps de celui qui est encore en vie et qui ne le sera plus après, ça c'est un point important qu'il convient de souligner. Par ailleurs, dans cette balance de mise en avant de la greffe par rapport au prélèvement, il s'avère que bon nombre des gens qui font les transplantations (i.e. greffe de foie, coeur, visage) sont ceux-là même qui font le prélèvement. Et dans le même esprit, il n'y a pas dissociation du tout, il n'y a pas transplantation [i.e. greffe, Ndlr.] sans prélèvement, et il est bon que ce soient les mêmes personnes qui fassent et l'un et l'autre".==> Cette rencontre du 06/05/2009 est visionnable en ligne (voir).
Ajout du 09/05/09 : courriel envoyé ce jour au Professeur Bernard Devauchelle :
Bonjour Professeur Devauchelle,
En tant qu’usager de la santé, ai initié en 2005 un weblog d’information sur le thème "éthique et transplantation d’organes". Lors de votre présentation du 06/05/09 à l'Académie Nationale de Médecine, vous avez parlé des prélèvements d'organes comme d'une "cérémonie" : je cite : "Cette cérémonie du prélèvement d'organes se fait avec un respect du corps de celui qui est encore en vie et qui ne le sera plus après, ça c'est un point important qu'il convient de souligner. Par ailleurs, dans cette balance de mise en avant de la greffe par rapport au prélèvement, il s'avère que bon nombre des gens qui font les transplantations (i.e. greffe de foie, coeur, visage) sont ceux-là même qui font le prélèvement. Et dans le même esprit, il n'y a pas dissociation du tout, il n'y a pas transplantation [i.e. greffe, Ndlr.] sans prélèvement, et il est bon que ce soient les mêmes personnes qui fassent et l'un et l'autre".
Je l’avoue, ai été vivement intéressée par vos propos. Pourriez-vous en dire plus sur le "respect" dont vous parlez : quelle anesthésie pour un donneur d’organes, étant donné qu’un tel patient en fin de vie devrait entrer dans le cadre de la loi Leonetti d’avril 2005 (loi sur les droits des malades en fin de vie), ce qui est inenvisageable en France d’un point de vue légal, puisque le donneur d’organes est dit "mort" (règle du donneur mort). Dans un tel contexte, force est de constater que la mort légale n’équivaut pas à la mort physiologique…
J’ai été très impressionnée (en tant qu’usager de la santé) par votre présentation qui, à mon sens, témoigne d’un constant effort de réflexion éthique dans vos propos. Par la même occasion, je souhaiterais vous dire que j’ai eu des témoignages de chirurgiens préleveurs m’avouant leur fatigue (voire leur détresse morale parfois ; ces chirurgiens en activité souhaitent garder l’anonymat). Le nombre des patients en attente de greffe a explosé, ce fait constitue une tendance lourde, ce qui laisse à penser que la greffe serait une "indication courante". La greffe, qui semble être envisagée comme un "réflexe de la forme", pour tous les maux dont souffre une population vieillissante, fait bien vite oublier … que la greffe passe par le prélèvement. "Il n’y a pas greffe sans prélèvement", voilà qui, à mon sens, pointerait vers les limites du système : est-il réellement possible d’industrialiser le don d’organes ? Et si ce n’était pas le cas : quelle éthique pour les patients en attente de greffe ?
Merci par avance pour votre temps et votre attention. Avec mes salutations respectueuses.
Catherine Coste
2 commentaires:
suis en train de préparer un résumé écrit des séances du 06/05 et du 27/05 : Prélèvements et greffes d’organes : Prélèvements sur donneur mort après arrêt cardiaque; processus et règles de répartition des organes. Intervenant : Bernard Charpentier, Chef de service de
néphrologie, Hôpital Bicêtre, AP-HP, membre correspondant
de l’Académie nationale médecine
Discussion : Philippe Barrier, Professeur de philosophie,
département de recherche en éthique université Paris-Sud
11; Jean-Daniel Sraer, Académie nationale de médecine.
Le 27/05/09 avait lieu à l'Académie Nationale de Médecine la séance intitulée : Prélèvements et greffes d’organes (2): "Prélèvements sur donneur mort après arrêt cardiaque; processus et règles de répartition des organes." Intervenant : Pr. Bernard Charpentier, Chef de service de néphrologie, Hôpital Bicêtre, AP-HP, membre correspondant de l’Académie nationale de médecine. Discussion : Philippe Barrier, Professeur de philosophie,
département de recherche en éthique université Paris-Sud
11; Jean-Daniel Sraer, Académie nationale de médecine.
J'ai été surprise d'entendre, en assistant à cette séance, les propos suivants, concernant le trafic d'organes. Je cite les propos du Pr. Charpentier : "Il existe une éthique médicale universelle ! La Déclaration d’Istanbul a été signée par la Chine, afin d’empêcher la vente d’organes. Or celle-ci existe en Indonésie, en Inde et en Chine." Un médecin membre de l’académie de médecine a alors précisé : "En Chine, des prisonniers sont exécutés d’une balle dans la nuque le vendredi soir, pour être vendus le samedi matin sur le marché de Hong-Kong (marché d’organes). Tout le monde sait ça. La balle dans la nuque a permis de mettre ces prisonniers en état de mort encéphalique."
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