Il s'agit d'un prélèvement de rein sur donneur vivant en vue d'une transplantation. Le donneur a été opéré avec le système de chirurgie robotique, donc en mini-invasif.
Au sujet du prélèvement de rein sur donneur vivant, en vue d'une transplantation rénale : vous pourrez lire ci-après l'interview du Professeur Hubert, chirurgien urologue au CHU de Nancy !
Petite précision : la greffe ne concerne que la personne "greffée" avec un "greffon". La transplantation concerne une double opération : à partir d'un donneur vers un receveur. En fait, l'usage en français ne fait pas trop la distinction entre les deux termes : greffe et transplantation...
Tout d'abord il faut savoir que l'être humain peut parfaitement vivre avec un seul rein, même si la nature l'a pourvu de deux reins. Les reins font partie de ce que le corps médical appelle les organes divisibles.
Les organes divisibles, comme les reins, le foie et les poumons, peuvent être prélevés sur donneur vivant :
En 2002, il y a eu 2255 greffes de rein, c'est donc la greffe d'organe la plus effectuée ! Un don d'une partie du foie peut être envisagé, car cet organe se régénère. Quant aux poumons, ils ont 5 lobes : 3 à droite et 2 à gauche. Le prélèvement d'un lobe en vue d'une greffe reste possible mais c'est un cas rare en France : seulement 2 greffes en 2002.
(source : Agence de Biomédecine, juin 2005)
Toujours en France : plus de 2.000.000 de personnes sont atteintes de maladie rénale chronique, dont 31.000 sont dialysées et 21.000 greffées.
Ces chiffres sont en perpétuelle augmentation.
(source : Fédération Nationale d'Aide aux Insuffisants Rénaux)
Actuellement, le nombre de patients greffés d'un rein est estimé à plus de 200.000 de par le monde. Si l'on compte que ceux-ci forment près des deux tiers de l'ensemble des personnes greffées, celles-ci devraient représenter une population d'environ 300.000 individus.
(source : "Ethique et transplantation d'organes", sous la direction de Jean-François Collange, Ellipses Edition Marketing SA, 2000)
Testez vos connaissances sur les prélèvements d'organes sur donneur vivant et sur donneur décédé, ou faites le point en quelques minutes sur le sujet pour parfaire vos connaissances avec le Quizz de l'Agence de Biomédecine !
Il est désormais possible d'effectuer le prélèvement d'un rein sur donneur vivant en utilisant les procédés de la chirurgie mini invasive, c'est-à-dire la chirurgie laparoscopique :
la chirurgie laparoscopique offre les avantages de la chirurgie traditionnelle mini-invasive (appelée coelioscopie), tout en en dépassant les inconvénients : les instruments qu'elle utilise ont plus de souplesse et offrent d'avantage de degrés de liberté, donc la qualité du geste chirurgical se trouve significativement améliorée.
C'est la chirurgie assistée par ordinateur qui permet ces progrès. Elle est également appelée chirurgie robotique par les chirurgiens usagers.
Ah oui, un détail : il arrive que ces chirurgiens usagers parlent de "robot" pour désigner le système de chirurgie assistée par ordinateur da Vinci™.
Ainsi, le Professeur Hubert, chirurgien urologue au CHU de Nancy, va vous parler des prélèvements de rein sur donneur vivant, qu'il a effectués au moyen du "robot" !...Soyez rassurés : c'est là un raccourci pour désigner le système de chirurgie assistée par ordinateur, mais c'est bel et bien le chirurgien qui fait tout à la console du système ! Car ce système n'ayant aucune autonomie, il est impropre de le qualifier de robot stricto sensu. On n'appuie pas sur des boutons du "robot" pour effectuer ou programmer une opération !
Voici le point de vue du Docteur Adrian Lobontiu, chirurgien, service de Développement Clinique Chirurgie Robotique et Téléchirurgie, Intuitive Surgical Europe :
"Bien que l'idée de prélever un rein sur donneur vivant en vue d'une transplantation soit assez largement acceptée, l'attitude des médecins et chirurgiens sur ce sujet est très variable. Le prélèvement d'un rein sur donneur vivant ne peut être envisagé qu'en respectant deux règles fondamentales de l'éthique médicale: le bénéfice potentiel et le consentement libre et éclairé. Un bénéfice potentiel est attendu pour le receveur mais il s'agit ici du donneur dont le bénéfice n'est pas évident, sauf au plan psychologique.
Ce que je peux affirmer avec certitude, ayant participé avec
le Pr. Jacques Hubert aux nombreux prélèvements de rein sur donneur vivant à l'aide du système de chirurgie assistée par ordinateur da Vinci™ : pas de douleur ressentie, car tous ces malades ont été bien endormis et ont eu un excellent réveil sans problèmes particuliers. La technique robotique est maintenant très au point."
Voici maintenant le point de vue du Professeur Jacques Hubert, chirurgien urologue au CHU de Nancy :
[Question]: Quelles sont les indications pour ce cas pratiqué avec le
da Vinci™ ?
[Réponse]: le prélèvement de rein sur donneur vivant se développe :
il permet de répondre à une demande croissante de greffons rénaux (le nombre de patients dialysés augmente d’année en année et plus vite que le nombre de greffes).
Le prélèvement (c’est à dire l’ablation d’un rein), fait avec le robot, permet de faire bénéficier le donneur (qui est quelqu’un en bonne santé, qui fait un cadeau extraordinaire à quelqu’un de sa famille) du caractère mini-invasif de la coeliochirurgie : moins de douleur post-opératoire, durée d’hospitalisation et convalescence plus courtes.
Le robot apporte, avec ses perfectionnements techniques que vous connaissez, l’avantage d’un geste chirurgical plus précis et plus sûr.
[Question]: Combien de prélèvement de rein en mini-invasif (sur donneur vivant) ont déjà été faits au CHU de Nancy ?
[Réponse]: Une trentaine.
Pour télécharger le compte-rendu de l'HAS (Haute Autorité de Santé): "laparoscopic live donor nephrectomy VS live donor nephrectomy with open surgery" (2003), cliquer ici.
Il s'agit d'évaluer les bénéfices du prélèvement du rein sur donneur vivant avec la chirurgie mini-invasive en comparaison du prélèvement du rein sur donneur vivant avec la chirurgie invasive traditionnelle.
En conclusion : la chirurgie robotique pour le prélèvement de rein sur donneur vivant en vue d'une greffe de rein, ça marche !!
Transplantation rénale à partir de donneur vivant : où en sommes nous ?
Article de M.O. BITKER, B. BARROU, E. VAN GLABEKE, Ch. CHATELAIN, F. RICHARD, Service d’Urologie et de Transplantation Réno-pancréatique Groupe Hospitalier Pitié-Salpêtrière – Paris, 2005 :
Lire l'article de presse scientifique [version française en PDF] :
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Read the scientific press article [Abstract in English; text in French, PDF Format]:
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Abstract:
"Kidney transplantation from living donors: where do westand ? In 2002, in France 4.8 per cent of kidney transplants were harvested from living donors. Despite the penury of organs from brain death donorsand the steady growth of the average age of donors, this percentage has remained stable since 1975. Only 50 per cent of the 36 French kidney transplantation teams perform that kind of surgery, considering that 5 teams performed 55 per cent of the 108 kidney transplantations from living donors performed in 2002. However, the benefit of such a surgery is now generally acknowledged for the recipient. Indeed, the estimation of graft half-lifetime is 12 years in case of organs from brain death donors, 20 years incase of organs from a semi-identical HLA relative, and 36 years incase of organs from an HLA identical sibling. In our country, transplantation performed from living donors has been limited mostly because of a very constraining legal procedure limiting transplantations to direct relatives, and because of the fear that donors may later develop medical or surgical pathologies with a risk of threatening their future health. However, all research papers and studies over the past fifteen years have demonstrated that apart from peri-operative mortality (0,03 per cent), there is neither mid-term nor long-term negative effect to donate a kidney. As far as kidney transplantation from living donors is concerned, the debates currently focus on the surgical issue of comparing the benefits and drawbacks of both incisional and coelioscopical surgery. The ethical debate focuses on the propositions made to the legal system to extend the pool of potential donors. The review of the research studies examining the future of donors emphasizes the global insufficiency of their follow-up, only 50 per cent of them having a regular check-up on their single kidney."
Le saviez-vous ?
En France, le prélèvement de rein sur donneur vivant se développe mais il ne représente que 5 pour cent de la totalité des prélèvements. Dans d'autres pays, comme les pays Scandinaves, la Grèce, les USA et le Canada, la pratique du prélèvement du rein sur donneur vivant est nettement plus développée.
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