Nous croyons tout savoir sur le don d'organes, la mort encéphalique, le consentement présumé, le droit à la greffe et la carte de donneur d'organes. Eh bien ... il n'en est rien !
Le mercredi 30/06/2009, le Professeur Jean-Michel Boles, médecin au service de réanimation et des urgences médicales du CHU de Brest, co-directeur de l’espace éthique de Bretagne occidentale, était auditionné à l'Assemblée Nationale, lors de la Mission d’information sur la révision des lois bioéthiques. A voir absolument !
==> Lien : http://www.assemblee-nationale.fr/13/commissions/bioethique/index.asp
Professeur Jean-Michel Boles, au Professeur Jean Leonetti, rapporteur de la Mission d’information sur la révision des lois bioéthiques, et auteur de la loi d’avril 2005, dite loi Leonetti : une loi sur les droits des malades en fin de vie.
"Maintenant vous savez, sur certaines limitations de traitement, on meurt relativement rapidement. A la suite de certaines décisions de limitation ou d’arrêt de traitement, on fait ce qu’on appelle des extubations terminales, puisque quand on a décidé qu’il n’y avait pas de raison d’empêcher cette personne de mourir, il faut bien, pour qu’elle puisse mourir, arrêter ce qui l’empêche de mourir, ça tombe sous le sens. Et donc en réanimation, l’essentiel, c’est souvent la ventilation mécanique, bien entendu chez quelqu’un qui n’est pas profondément endormi ou encore moins curarisé, puisque là ce serait une tout autre action [une euthanasie, pour hâter la mort de la personne ? Ndlr.], on fait beaucoup d’extubations terminales, toujours avec l’accord de la famille qui, très souvent, le demande, puisque c’est une mort qui se rapproche d’une mort naturelle. Et il y a des gens qui survivent très peu de temps à une extubation terminale. Ils vont mourir en quelques dizaines de minutes. Alors je ne sais pas ce que ça ferait sur la qualité des organes [si on prélevait les organes vitaux de ces patients, comme les reins, après leur décès, Ndlr.], là, il faut peut-être interroger des gens qui sont spécialisés là-dedans, mais là, il faut des études scientifiques fines."
La mort encéphalique et l'arrêt cardio-respiratoire persistant sont deux états de mort légale dans l'optique d'un prélèvement d'organes vitaux. Dans ces deux cas (distincts), il s'agit d'une mort bien particulière, puisque le constat de décès légal précède (même si c'est de peu) le décès physiologique du patient donneur d'organes. On peut parler d'un constat de décès légal anticipé chez le donneur d'organes "décédé", afin de récupérer des greffons viables à des fins de transplantation. Avoir un donneur d'organes qui meurt d'une mort "qui se rapproche d'une mort naturelle", serait-ce là une solution pour répondre à la pénurie de greffons, notamment de reins ? Il me semble que cette condition de prélèvement d'organes vitaux rencontrerait l'acceptation sociétale.
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