On ne présente plus le Pr. Emmanuel Hirsch, à l’Espace Ethique de l’Assistance Publique des Hôpitaux de Paris. En mars 2006, il publiait un ouvrage sous forme d’entretiens avec Catherine Pont-Humbert, aux éditions Vuibert : “L’éthique au cœur des soins. Un itinéraire philosophique “. Dans l’entretien intitulé “Le secret médical face à la torture”, le Pr. Hirsch explore tous les recours déontologiques, légaux et humains pour sortir de l’ambigüité. Pour lui, le “devoir de réserve” renvoie à un “devoir de neutralité”, qu’il envisage comme “une excessive retenue déontologique”. | |
Catherine Coste, auteur du weblog d’information Ethique et transplantation d’organes. Je souhaite ici m’adresser aux chirurgiens pour une réflexion sur le secret médical ou “devoir de réserve”. J’ai soumis hier ce Blog post au professeur Emmanuel Hirsch et attends ses éventuels commentaires … ainsi que les vôtres ! |
- Vous dénoncez un trafic d’organes et recevez une lettre recommandée du Ministère de la Santé vous rappelant votre “devoir de réserve” :
Le 3/12/2009, le professeur Francis Navarro, chef du service de chirurgie hépato-digestive et de transplantation au CHU de Montpellier, intervenait à l’Assemblée Nationale, au cours d’une conférence-débat au sujet du trafic d’organes. Suite à une prise de position publique, il a reçu une lettre recommandée du Ministère de la Santé lui rappelant son “devoir de réserve”. Le professeur Jacques Belghiti dirige le service Chirurgie hépato-pancréato-biliaire de l’hôpital Beaujon, à Clichy. Il a présidé l’Association internationale de transplantation hépatique ainsi que l’Association française de chirurgie hépatobiliaire et de transplantation hépatique. Le 28/11/2007, dans Le Figaro, il publiait un article (tribune) : “La Chine doit cesser de vendre les organes des condamnés à mort.”
- Vous vous interrogez face à la pratique des prélèvements (reins, foie, tissus) sur donneur “à cœur arrêté” : encore patient, déjà donneur ? Le Ministère de la Santé et l’Agence de la biomédecine vous incitent à développer la pratique du prélèvement d’organes et de tissus sur patients “à cœur arrêté”, afin de répondre à la demande d’organes à greffer (reins, foie), en suivant des protocoles qui ont été mis en place de manière collégiale mais font l’objet d’un consensus mou.
“Certains estiment que l'irréversibilité de l'arrêt cardiaque n'est pas assurée au moment du prélèvement d'organes, ce d'autant plus que le temps d'arrêt circulatoire est court. Ils observent notamment que cette activité cardiaque pourrait être restaurée s'il y avait une volonté de le faire. D'autres estiment qu'une trop courte période d'observation entre le début de l'arrêt circulatoire et le début de la procédure de prélèvement d'organes pourrait ne pas être suffisante pour impliquer une destruction totale du cerveau.” (Jean-Christophe Tortosa)
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2 commentaires:
A lire absolument :
http://actuagencebiomed.blogspot.com/2010/03/le-code-de-deontologie-sadapte.html
Je reviens de la première journée du salon des médecins généralistes au Palais des Congrès de Paris (le MEDEC). Il a été rappelé que le code de déontologie médicale (le secret médical) est structurellement adapté au colloque singulier entre le patient et son médecin. Or il existe une troisième composante décisive dans cette relation, dont le code de déontologie médicale ne tient pas encore compte : l'information partagée (en ligne). Le "devoir de réserve" des médecins, inscrit au coeur de la déontologie médicale, était entièrement adapté à l'ère du colloque exclusivement singulier patient-médecin. Actuellement, il faut ajouter l'information partagée en ligne à ce colloque singulier. Le code de déontologie médicale ne prend pas encore acte de ce changement, pourtant bien passé dans les moeurs. Les chirurgiens désireux de dénoncer un trafic d'organes se verront donc encore rappeler leur "devoir de réserve" pour cette raison d'adaptation structurelle du code de déontologie médicale au colloque singulier patient-médecin. On ne peut que constater la grande frilosité du CNOM (l'Ordre des médecins), peu enclin à changer cette adaptation structurelle de la déontologie au colloque singulier patient-médecin. Mais les faits sont têtus, ils finissent toujours par se faire entendre.
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