Prélèvements "à coeur arrêté" : Un changement radical dans la pratique des prélèvements d'organes, à l'insu de la population !
Les prélèvements "à coeur arrêté" : des protocoles de prélèvement de reins et de tissus controversés, qui vont pourtant être inscrits dans la loi, à l'insu de la population et dans l'indifférence générale. Francis Jubert, président de l'association pour la Fondation de Service politique, propose de se mobiliser. Or avant de se mobiliser, il faut s'informer. Voici donc l'information au sujet des prélèvements "à coeur arrêté". Que chacun juge par lui-même ...
Dans le contexte du toilettage des lois bioéthiques, la nouvelle version devant paraître entre juin et septembre 2010, voici le IVème et Vème article du dossier sur les dons d'organes paru sur Décrytage, le site de l'association pour la Fondation de Service politique présidée par Francis Jubert (Syntec).
Les prélèvements "à coeur arrêté" : des protocoles de prélèvement de reins et de tissus controversés, qui vont pourtant être inscrits dans la loi, à l'insu de la population et dans l'indifférence générale. Francis Jubert, président de l'association pour la Fondation de Service politique, propose de se mobiliser. Or avant de se mobiliser, il faut s'informer. Voici donc l'information au sujet des prélèvements "à coeur arrêté". Que chacun juge par lui-même ...
Dans le contexte du toilettage des lois bioéthiques, la nouvelle version devant paraître entre juin et septembre 2010, voici le IVème et Vème article du dossier sur les dons d'organes paru sur Décrytage, le site de l'association pour la Fondation de Service politique présidée par Francis Jubert (Syntec).
Ces articles concernent les prélèvements "à coeur arrêté". Très complets, très documentés, à lire absolument ! Je m'engage à dénoncer ce qu'il faut bien appeler une étrange omerta : malgré de graves problèmes d'éthique posés par la pratique des prélèvements "à coeur arrêté", les lois bioéthiques, dans leur nouvelle version, ne tiendront aucun compte de ces graves problèmes et la pratique des prélèvements "à coeur arrêté" va être inscrite dans la loi, à l'insu de la population et dans un climat d'indifférence générale. La lecture des deux articles proposés ici est très éclairante : elle montre que les tentatives visant à légiférer afin d'élargir le "pool" des donneurs d'organes sont contre-productives et font courir au don d'organes un risque considérable : au lieu d'élargir ce "pool" de "donneurs" dans un contexte de pénurie d'organes à greffer, le don d'organes s'achemine vers une crise. Pour tout dire, l'acceptation sociétale de cette pratique est une fiction : qui dans la population sait qu'une situation d'arrêt cardiaque peut faire de chacun de nous un potentiel donneur d'organes ? Les circonstances d'un "don" de reins et de tissus dans le contexte des protocoles de prélèvement "à coeur arrêté" tels qu'ils sont décrits dans les deux articles proposés à la lecture sont aliénantes pour le don d'organes et ne peuvent rencontrer l'acceptation sociétale en l'état. Il est urgent que les professionnels de santé, les politiques et la population se mobilisent contre l'inscription de tels protocoles dans la loi.
Patient greffé rénal, patient en attente de greffe rénale, mobilisez-vous ! Je vous demande de lire ces protocoles de prélèvements "à coeur arrêté" et de réagir. Le don d'organes, après tout, c'est aussi votre affaire, il vous appartient de faire en sorte qu'il rencontre l'acceptation sociétale ...
En tant qu'auteur du weblog d'information "Ethique et transplantation d'organes", je souscris pleinement à l'appel suivant, en espérant que Dr. Jean Leonetti, médecin député, auteur principal de la loi d'avril 2005 sur les droits des malades en fin de vie, nous entendra :
"L’introduction silencieuse d’un tel programme, uniquement dans le but d’augmenter le pool d’organes disponibles, ne peut que modifier profondément le contexte de la mort en France, au risque d’aboutir à un désaveu social envers le principe même de l’éthique des greffes.
Du fait de la complexité des enjeux, il est peu probable que l’ampleur des questions puisse être réglée à l’occasion du débat parlementaire préparant le réexamen de la loi de bioéthique. À ce titre, nous recommandons un moratoire de ces prélèvements, préambule à la mise en place d’un vaste débat sociétal et pluridisciplinaire qui explore tous les aspects controversés du sujet. Il conviendrait qu’une mission d’information parlementaire spécifiquement dédiée à cette thématique soit créée sur le modèle de la mission relative à la fin de vie et prenne le temps de la réflexion. Ce n’est pas un décret qui permettra de résoudre sereinement les objections argumentées de nombreux spécialistes que nous avons exposées dans cet article." (source)
Le don d'organes côté CAC40
"L’introduction silencieuse d’un tel programme, uniquement dans le but d’augmenter le pool d’organes disponibles, ne peut que modifier profondément le contexte de la mort en France, au risque d’aboutir à un désaveu social envers le principe même de l’éthique des greffes.
Du fait de la complexité des enjeux, il est peu probable que l’ampleur des questions puisse être réglée à l’occasion du débat parlementaire préparant le réexamen de la loi de bioéthique. À ce titre, nous recommandons un moratoire de ces prélèvements, préambule à la mise en place d’un vaste débat sociétal et pluridisciplinaire qui explore tous les aspects controversés du sujet. Il conviendrait qu’une mission d’information parlementaire spécifiquement dédiée à cette thématique soit créée sur le modèle de la mission relative à la fin de vie et prenne le temps de la réflexion. Ce n’est pas un décret qui permettra de résoudre sereinement les objections argumentées de nombreux spécialistes que nous avons exposées dans cet article." (source)
Le don d'organes côté CAC40
Si le don d'organes était une valeur cotée en bourse ...
Des spéculateurs et/ou traders s'intéresseraient à la tendance haussière ou baissière du don d'organes coté en bourse (CAC40, Dow Jones), des traders pourraient gagner des milliards d'Euros en spéculant sur le don d'organes à la hausse ou à la baisse. Si j'étais trader, si j'étais le Jérôme Kerviel des transplantations d'organes cotées en bourse, alors je spéculerais à la baisse sur le don d'organes, après lecture de ces deux articles. Car nul doute que les "prélèvements à coeur arrêté" vont agiter le "marché" du don d'organes, le rendre volatile et instable. Les gouvernements d'Europe et celui des Etats-Unis s'entendent pour empêcher une spéculation à la baisse sur l'Euro afin d'éviter une crise de confiance dans la capacité financière des pays de l'UE (capacité à rembourser leur dette nationale) - crise qui conduirait au démantèlement de l'Union Européenne. Le contexte économique et politique tel que nous venons de le résumer présente d'indéniables similitudes avec celui de la bioéthique, dont les prélèvements "à coeur arrêté" relèvent. Une mission d'information relative aux prélèvements "à coeur arrêté" pourrait certes établir un utile dialogue avec la population, mais aussi et surtout une nécessaire confiance. Faute de cette confiance, de nombreux Jérôme Kerviel, qu'ils soient journalistes, médecins, usagers de la santé, députés, vont se mettre à spéculer à la baisse sur le don d'organes. Il ne faudra plus écrire : "Faute de don, 223 personnes sont décédées en 2009" (source : Agence de la biomédecine), mais : "La crise de confiance qui affecte actuellement le don d'organes a entraîné un taux de refus record, si bien que XXX personnes sont décédées en 2010, faute d'acceptation sociétale."
A quand une "Affaire d'Amiens" dans le contexte de prélèvements "à coeur arrêté" ?
Dans les années 1990, l'Affaire d'Amiens (portée en justice) avait causé bien des remous chez les professionnels des transplantations. Des parents ayant autorisé le prélèvement du coeur et des reins de leur fils en mort encéphalique ont découvert par la suite, "grâce" à une incroyable bévue administrative (l'hôpital leur a fait parvenir la facture des prélèvements !) que bien d'autres organes, tissus et os avaient été prélevés à leur insu et bien sûr contre leur volonté - dont les cornées, ce qui a beaucoup affecté ces parents. Le travail de deuil de ces parents a été rendu impossible par le non respect de leur volonté. Gageons que sans moratoire sur les prélèvements "à coeur arrêté", l'écho de similaires et désagréables affaires portées en justice ne va pas tarder à parvenir aux oreilles de la population. Cela a déjà commencé. Rappelons-nous ce gros titre du "Monde" de juin 2008 : "Le donneur n'était pas mort" : ce "cas", dans le cadre d'un prélèvement "à coeur arrêté" qui fort heureusement pour le" donneur" n'a pas eu lieu, est analysé dans le livre d'un sociologue de la Sorbonne, publié en mars 2010 chez Gallimard NRF. Nul doute que l'écho de désagréables affaires serait considérablement amplifié par les médias, les spécialistes et la population, avec les conséquences désastreuses sur le don d'organes que cela supposerait.
Don d’organes (IV) : "Prélèvements douteux sur les donneurs à cœur arrêté" (05/2010)
Don d’organes (V) : "Le donneur à cœur arrêté est-il toujours mort ?" (05/2010)
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