Georges Cristini, Le Cercle Bleu :
Madame,
Je reste à votre disposition pour tout échange complémentaire, car, au-delà de notre site le premier à avoir inscrit en ligne des positionnements puisque nous avons le seul registre du choix de France, nous avons créé la première carte d'urgence, en carton puis maintenant sur i-phone.
Deux phrases ont retenu mon attention à la lecture de cette réponse à Monsieur Pierre Noir.
- ... si le don d'organes est profondément éthique, la promotion du don, quant à elle, l'est moins ...
- Une information qui ne s'affranchit jamais de la promotion du don peut-elle être garante d'un consentement éclairé ?
Votre échange met en lumière la difficulté d'aborder le problème de la pénurie d'organes, en essayant d'apporter l'information nécessaire au citoyen sans qu'elle prenne, pour autant, la forme d'une injonction. Avec le risque et la tentation d'une moralisation de l'acte du choix.
Il faut reconnaître que l'action de l'EFG, de l'Agence de Biomédecine, de France ADOT, de la FNAIR, ont, de par leur énoncé, comme but affirmé, d'obtenir des greffons prélevés sur des êtres décédés. Leur verbe sera donc automatiquement orienté vers un désir de convaincre, peu compatible, il est vrai, avec la notion d'information objective. Ils sont forts de la conviction que leur démarche est la meilleure, susceptible de sauver les malades en attente d'organes. Les en critiquer semble mal venu. Ceci est la fondement du "consentement présumé".
Pour cette raison, ancien vice-président de France ADOT, gêné par ce côté "la fin justifie les moyens", j'ai, avec l'appui d'autorités médicales, pris l'initiative d'oeuvrer d'une autre façon et de créer le Cercle Bleu. Sa philosophie repose sur le respect total de l'individu, car elle est sous-tendue par la croyance en la solidarité de l'homme social pour ses proches. Ne le voit-on pas à l'occasion des appels au public lors de catastrophes, ou de manifestations pour de grandes causes nationales?
Partant de ce constat, mais aussi de la nécessité de ne choquer ni par l'image ni par le verbe, car la notion de mort est inhérente à celle de transplantation, un symbole lumineux facilement mémorisable a été inventé, et l'expression "positionnement à l'égard du prélèvement d'organes" a été préférée à "don d'organes". Cet ensemble s'imprègne alors, essentiellement de civisme et correspond au "consentement explicite" dont vous voyez grandir le nombre d'adeptes. Nous avons, d'ailleurs, eu le plaisir de constater qu'après sensibilisation (*) - allant dans ce sens, pendant l'année 2009 - de tous les Elus nationaux, Députés, Sénateurs et Ministres, pas moins de treize demandes écrites ou orales ont été formulées, la plus importante par 100 Députés.
La conclusion de ceci est à prendre dans l'éditorial de M. Régis Volle dont je salue, ici, l'élégance de pensée. N'a-t-il pas accepté de dialoguer avec le Cercle Bleu, bien que nos démarches soient différentes par les voies mais non pas dans leur but : élever le niveau de civisme des Français, tout en contribuant à sauver des vies?
"En définitive, la plus grande des priorités et c'est là que les positions du Cercle Bleu et de la FNAIR (il eut pu ajouter France-ADOT et l'Agence de biomédecine) se rejoignent, est que chacun fasse connaître sa position face au don d'organes."
(*) Paradoxalement, notre partenaire est le Centre de dialyse du Béarn à Pau-Aressy.
Georges Cristini
http://www.cerclebleu.org/
georges.cristini@cerclebleu.org
1 commentaire:
Si je dois voter pour ou contre le prélèvement de mes organes à ma mort, quelle option dois-je prévoir ? Prélèvement "à coeur arrêté" (pas trop d'info sur le sujet ...) ou "mort encéphalique" (c'est-à-dire coma dépassé) ou les deux mon capitaine ?
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