L'atelier numérique version santé connaîtra-t-il le happy end du film "Morning Glory" ? Ce n'est pas gagné, voici pourquoi ...Vue hier soir l'excellente comédie, très enlevée : "Morning Glory". Merci au site internet aufeminin.com pour l'invitation à l'avant-première (projection presse). A la sortie du film, petite interview. On me demande : "Avez-vous trouvé Harrison Ford aussi sexy que d'habitude, dans son rôle de grincheux ?" Ma réponse : "Sexy ? Je ne sais pas. Ce n'était pas Indiana Jones ... Mais son jeu me parle et m'évoque des choses très concrètes. Voyez-vous, je travaille à monter un atelier numérique de la santé qui réunit des chirurgiens français de renomnnée internationale. Et comme chacun sait, ces grands pontes se tirent la bourre ..."
Mon projet d'atelier numérique version santé financé par IBM worldwide va-t-il permettre de faire avancer l'organisation du système de la santé en Europe, ou va-t-il virer au règlement de comptes en live ? Les deux, mon général, c'est ce que je me dis en regardant "Morning Glory". Encore faudrait-il parvenir à réunir tout ce beau monde ... S'ils ne peuvent ou ne veulent s'asseoir autour d'une table, sur le même plateau TV ou dans le même studio radio, peut-être peut-on prétendre faire causer tout ce joli monde à la sauce 2.0 ... Le virtuel a parfois du bon. Quoi qu'il en soit, je vais devoir mener mon monde à la baguette, tout comme la productrice de "Daybreak", Becky Fuller ... Sans quoi la proposition de financement d'IBM worldwide va nous échapper ... Mener des chirurgiens à la baguette ? J'en ai deux dans ma famille, ils ne sont pas des plus simples ni des plus gérables ... Ils ne l'ont jamais été ... Pourtant, je crois en la nécessité de cet atelier numérique version santé pour procéder à une (nécessaire et urgente) refonte de l'organisation du système de la santé. Encore faut-il parvenir à fédérer les talents, permettre à des praticiens de partager les pratiques d'excellence et d'éduquer les patients (démocratiser la santé). Nous avons besoin, plus que jamais, de créer un LIEN entre tous ces spécialistes et acteurs innovants de la santé. Ils sont nombreux. Ils sont seuls. L'atelier e-santé va créer une tribune, fédérer les forces et les talents. Suis-je la seule à y croire ?
Becky Fuller est une jeune productrice qui croit en elle, mais elle est bien la seule. Jeune, jolie, dynamique, Becky est pourtant en pleine traversée du désert professionnelle et sentimentale. Aussi, lorsqu'on propose à cette jeune productrice TV de reprendre "Daybreak", la matinale la moins regardée du pays, elle accepte le défi sans hésiter. Pour booster l'audience, elle décide d'engager Mike Pomeroy (H. Ford), le journaliste de légende de la chaîne. Mais le charisme de Mike n'a d'égal que ses caprices de star, et ses relations sont électriques avec Colleen Peck (Diane Keaton), sa coprésentatrice. Les coups bas hors-plateau s'accompagnent très vite de petites phrases assassines à l'antenne ... Becky parviendra-t-elle à sortir l'émission de l'impasse ?
Morning Glory : bande annonce VF par Paramount_Pictures_France
Monter un atelier e-santé en France, mobilisant deux chirurgiens urologues de prestige, l'un étant médecin député UMP - le Pr. Bernard Debré - et l'autre le fondateur de l'Ecole Européenne de Chirurgie à Paris - le Pr. Guy Vallancien -, c'est me mettre dans la situation de Becky, productrice de "Daybreak" ... Pourtant ces deux éminents spécialistes réfléchissent depuis des années sur l'organisation du système de santé en France, ont fait et font des propositions concrètes, indispensables, fort appréciées des usagers de la santé - peut-être un peu moins de la part des institutions gauloises 1.0 ... Ajoutons à ce tableau un chirurgien cardiaque, membre senior de l'Académie Nationale de Médecine, qui voit d'un mauvais oeil le peu que son rôle précurseur dans l'obtention de fonds importants pour doter certains hôpitaux français (parmi la trentaine actuellement) d'un système de chirurgie assistée par ordinateur (appelé "robot" par les spécialistes) coûtant plus d'un million deux cent mille Euros l'unité lui a rapporté : il comptait utiliser cette chirurgie mini invasive, permettant de pratiquer des pontages coronariens à coeur battant, sans ouvrir le thorax, pour la chirurgie cardiaque. Or, jusqu'à preuve du contraire, la chirurgie mini invasive bénéficie actuellement à la chirurgie urologique (opérations de la prostate), la chirurgie cardiaque se trouvant reléguée au second plan car le "robot" serait plus doué pour permettre au chirurgien opérant à la console du système de chirurgie assistée par ordinateur de réaliser une prostatectomie radicale qu'un pontage coronarien à coeur battant ... Qui sait si la roue ne va pas tourner ? ...
Hier, M. Jean-Michel Billaut, le fondateur de l'atelier numérique BNP et moi-même avions cette conversation :
Catherine Coste (alias Becky) : Jean-Michel, vous vous demandez peut-être pourquoi les toubibs que je vous ai mentionnés - le Dr Marc Andronikof, à Antoine Béclère, service des urgences, et le Dr Adrian Lobontiu, chirurgien, Endogastric Solutions et Intuitive Surgical Europe - ne sont pas très chauds pour venir répondre à vos questions sur le Billautshow : le Dr Andronikof donne des conférences mensuelles à des séminaristes orthodoxes en région parisienne sur la bioéthique - en russe, sa langue maternelle. Après la publication de son livre "Médecin aux urgences", paru en 2005 aux Editions du Rocher - livre dans lequel il posait un regard critique sur l'éthique des prélèvements d'organes dits "post-mortem" (il n'est pourtant pas le seul, des toubibs chevronnés de la Harvard Medical School à Boston ont fait la même chose entre temps) - il a eu des ennuis professionnels : le devoir de réserve, comprenez-vous ... Du coup, les conférences en russe sur la bioéthique pour les patriarches orthodoxes n'ont pas grand-chose à voir avec le monde de la santé 2.0, ou alors il faut m'expliquer comment. Sûr que cette retraite religieuse lui évite tout ennui professionnel ... Disons que c'est une retraite tout court. Quant au Dr Lobontiu, il ne travaille plus à Intuitive Surgical Europe, celui qui y a pris sa place est débordé, bref plus cela change, plus c'est pareil. En attendant de recruter une équipe, il a la tête sous l'eau ... A Endogastric Solutions, le Dr Lobontiu a développé en Europe (en Belgique d'abord) une méthode de chirurgie non invasive pour opérer le reflux gastro oesophagien par les voies naturelles (chirurgie dite endoluminale). Mais voilà : cette procédure non invasive n'est pas remboursée par la Sécu en France, et il faudra encore attendre au moins 5 ans pour cela (la Sécu, fief des Gaulois 1.0). En France, disent la Haute Autorité de Santé (HAS) et l'Affsaps, on manque de recul pour juger des bienfaits de la méthode ... Pour avoir travaillé en Europe, entre 2000 et 2003, au développement de la chirurgie mini invasive assistée par ordinateur, je connais la persanteur (l'inertie ?) du système français ... La France, l'Europe, c'est bien pour innover, disent les chirurgiens américains. Entendez par là : tester de nouvelles procédures. Ces nouvelles méthodes se développent ensuite aux USA, de manière exponentielle, industrielle, à très grande vitesse, là où elles se développent en France de manière embryonnaire, à très petite vitesse ... Venir faire de la pub ou du buzz pour une procédure chirurgicale non invasive permettant d'opérer le reflux gastro-oesophagien en France ne sert à rien pour le moment : l'opération coûte encore trop cher, c'est le patient qui prend tout en charge puisque la Sécu ne rembourse rien ... Et comme chacun sait, la France n'est pas précisément peuplée de riches patients prêts à prendre en charge tous les frais d'une intervention chirurgicale ... Endogastric Solutions, société américaine pur sucre, le sait et envoie donc le Dr Lobontiu former des équipes dans des pays plus rentables, entendez par là dans des pays où de riches patients seraient susceptibles d'apprécier cette méthode de chirurgie non invasive et d'y avoir recours (Russie, Israel, Emirats) ... Aux USA, cette procédure se développe en ce moment à Miami ...
Jean-Michel Billaut : "Bon ... A défaut d'atelier e-santé et d'interviews d'acteurs de la santé innovants sur le Billautshow ... il nous reste le pinard ... ? Non ?"
Pour obtenir un financement de la part d'IBM worldwide, l'atelier numérique version santé devra montrer que l'union fait la force ...