La micro-turbine pour assister un coeur défaillant, en remplacement à la transplantation cardiaque, est au point depuis 2004. Pourtant, elle reste peu utilisée. Pourquoi ? D'après les spécialistes, les obstacles sont culturels. Les chirurgiens cardiaques ont, de leur propre aveu, échoué à expliquer aux cardiologues et à la population que la réponse à l'insuffisance cardiaque terminale n'est pas la transplantation. La réponse à l'insuffisance cardiaque terminale, c'est la micro-turbine pour assister un coeur défaillant. Propos recueillis auprès des Professeurs Daniel Loisance (membre senior de l'Académie Nationale de Médecine, photo) et Pascal Leprince, service de chirurgie thoracique et cardio-vasculaire au Groupe Hospitalier de la Pitié Salpêtrière, Paris - novembre 2004 et mars 2009 pour le premier ; mai 2011 pour le second. Petit décryptage pour ceux qui auraient loupé un épisode, et ils sont nombreux : acteurs du monde 2.0, grand public, consultants spécialistes en innovation et créativité en entreprise, personnels de santé : les quelques lignes qui suivent sont pour vous !
"A l’heure où le grand emprunt booste la recherche française et où le public commence à identifier les Centres Hospitaliers Universitaires comme des créateurs de richesse à fort effet de leviers avec à leur actif la promotion de la majeure partie des essais cliniques réalisés en France, l’Assistance Publique-Hôpitaux de Paris organise les 8ème rencontres d’affaires, le 16 juin 2011 à la Bourse de Commerce." (Réseau CHU: L’AP-HP : un business partenaire à découvrir le 16 juin 2011)
Question : qui va financer la micro-turbine pour assister un coeur défaillant ? Christian Cabrol (président d'ADICARE) ? Ca n'a pas l'air très efficace, aux dires de certains chirurgiens acteurs des transplantations. Pourquoi ? C'est là que l'obstacle culturel (et, léger détail, financier) intervient :
La transplantation cardiaque est la tête de gondole dans le grand supermarché du don d'organes. On peut pourtant s'en passer, il existe une alternative depuis 2004 ... Mais voilà, on ne veut pas. Voilà la consigne dans le milieu : continuer... à vanter la transplantation cardiaque dans le discours public - le but est en fait d'obtenir des reins à greffer : 15.000 patients en attente de greffe en France, les 2/3 attendent un rein ... Diabète et hypertension endommagent les reins ...
Christian Cabrol est le pionnier de la greffe cardiaque en Europe (1968). Pourquoi la micro-turbine pour assister un coeur défaillant, en remplacement de la transplantation, ne s'est-elle pas imposée depuis 2004 ? Demandez la réponse aux labos pharmaceutiques vendeurs d'immunosuppresseurs (médicaments antirejet que les greffés doivent prendre quotidiennement), et éventuellement à Christian Cabrol, figure de proue de France ADOT, association de collecte d'organes financée par les labos pharmaceutiques ... Comme quoi, si le don d'organes est un geste profondément éthique, le discours public sur le don d'organes ... l'est un peu moins ... Avouez que réclamer un coeur (à transplanter), c'est tout de même plus sexy que réclamer un rein, ou un pancréas ... Autant vous le dire, les chirurgiens n'aiment pas beaucoup aborder ce sujet. Mais on y arrive quand-même. La preuve ...
Christian Cabrol est le pionnier de la greffe cardiaque en Europe (1968). Pourquoi la micro-turbine pour assister un coeur défaillant, en remplacement de la transplantation, ne s'est-elle pas imposée depuis 2004 ? Demandez la réponse aux labos pharmaceutiques vendeurs d'immunosuppresseurs (médicaments antirejet que les greffés doivent prendre quotidiennement), et éventuellement à Christian Cabrol, figure de proue de France ADOT, association de collecte d'organes financée par les labos pharmaceutiques ... Comme quoi, si le don d'organes est un geste profondément éthique, le discours public sur le don d'organes ... l'est un peu moins ... Avouez que réclamer un coeur (à transplanter), c'est tout de même plus sexy que réclamer un rein, ou un pancréas ... Autant vous le dire, les chirurgiens n'aiment pas beaucoup aborder ce sujet. Mais on y arrive quand-même. La preuve ...
2 commentaires:
Sur la photo, on voit le système de chirurgie assistée par ordinateur da Vinci. Ne pas confondre avec la micro-turbine pour assister un coeur défaillant, même si les deux (le "robot" et la micro-turbine) sont des technologies révolutionnaires dans le domaine de la chirurgie cardiaque.
Et si on parlait de ces cardiologues pas très catholiques sur le plan de la déontologie médicale, qui gardent des patients en insuffisance cardiaque bien plus longtemps qu'ils ne le devraient (encore une petite pilule, encore un petit stent) alors que ces patients auraient dû être montrés depuis longtemps à un chirurgien (mais ces patients pour le cardiologue, c'est mieux qu'un livret A ...) ... si bien que quand le chirurgien cardiaque les voit, c'est trop tard ... Le "stent" (petit ressort qu'on met dans un vaisseau pour le dilater ou le retendre) n'est pas la panacée ...
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