Scientific MOOCs follower. Author of Airpocalypse, a techno-medical thriller (Out Summer 2017)
Welcome to the digital era of biology (and to this modest blog I started in early 2005).
To cure many diseases, like cancer or cystic fibrosis, we will need to target genes (mutations, for ex.), not organs! I am convinced that the future of replacement medicine (organ transplant) is genomics (the science of the human genome). In 10 years we will be replacing (modifying) genes; not organs!
Anticipating the $100 genome era and the P4™ medicine revolution. P4 Medicine (Predictive, Personalized, Preventive, & Participatory): Catalyzing a Revolution from Reactive to Proactive Medicine.
Upcoming books: Airpocalypse, a medical thriller (action taking place in Beijing) 2017; Jesus CRISPR Superstar, a sci-fi -- French title: La Passion du CRISPR (2018).
I love Genomics. Would you rather donate your data, or... your vital organs? Imagine all the people sharing their data...
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Argent et transplantations
Voilà une chose dont on n'aime pas parler en France : la santé n'a pas de prix, et comment l'usager de la santé qui vient de subir une greffe peut-il avoir une idée des dépenses occasionnées par cette opération ?
Un documentaire allemand s'est penché sur cette question : "Les fabricants de coeurs". Ce documentaire a été diffusé récemment sur ARTE, la chaîne franco-allemande de télévision. Nous allons donc essayer de fournir quelques éléments de réponse à l'aide de l'exemple allemand. Outre-Rhin, un proverbe dit : "Quand l'argent parle, le monde se tait" ("Wenn Gold redet, schweigt alle Welt"). L'argent est le nerf de la guerre, l'argent est au coeur des problèmes liés à la transplantation.
35.000 € : c'est la valeur estimée de tous les organes prélevés sur un donneur en état de mort encéphalique. Six organes peuvent être prélevés au maximum sur un seul patient : le coeur, les reins, les poumons, le foie, le pancréas, les intestins (toute nouvelle technique de prélèvement). Ces cinq ou six organes seront greffés chez des patients en attente de greffe pour "survivre". L'Agence de biomédecine indique les chiffres suivants : "Chaque année, en France, sont réalisées environ 2500 greffes de rein, 900 greffes de foie, 320 greffes de cœur, 150 greffes de poumons, 20 greffes de cœur-poumons, 100 greffes de pancréas et quelques greffes d’intestin. Des tissus sont également greffés, notamment les cornées (fine pellicule transparente à la surface de l’œil) avec plus de 4000 greffes." (source : Agence de la biomédecine). Cette estimation de 35.000 € a été faite en 2006 par Eurotransplant, l'organisation qui gère l'attribution des organes prélevés en Allemagne, Autriche, Slovénie et dans les pays du Bénélux. Chaque année, dans ces pays, sont réalisées 6.000 greffes, ce qui représente un chiffre d'affaire de 1,2 milliard d'Euros. Il est estimé qu'au cours des deux prochaines années, ce chiffre va doubler. Pour une greffe de veine saphène sur une patiente, l'hôpital va facturer 75.000 € (exemple de l'Hôpital de Düsseldorf dans le documentaire), ce qui en l'occurence fait d'elle pour cet hôpital la patiente la plus rentable de la journée ! Ces 75.000 € seront pris en charge par l'assurance maladie de la patiente. Les transplantations coûtent cher à la Sécu, mais elles rapportent gros aux hôpitaux et cliniques. Comme le rappelle le Professeur Hans-Ludwig Schreiber, président de la Commission Transplantation de l'Ordre Fédéral des Médecins Allemands : "On a souvent dit que le donneur d'organes, et bientôt celui de tissus, est le dindon de la farce, car il ne reçoit rien de ce qu'il rapporte au système. Le médecin reçoit un salaire, tout comme les autres acteurs du système. Mais il existe un vrai danger dans la rémunération d'organes et de tissus : c'est que ces derniers fassent l'objet d'un véritable marché, avec ses hausses et ses baisses de prix". Force est de constater que, "à cœur arrêté" ou en "mort encéphalique", le mourant dont les organes vont être prélevés intéresse beaucoup la médecine. Economiquement, il est devenu très rentable (plus que les patients malades ou encore ces patients "en fin de vie" qui "encombrent" certains services des urgences dans des hôpitaux de banlieue parisienne, faute d'unités de soins palliatifs en suffisance...)
Rappelons que ce mourant et ses proches qui autoriseront le prélèvement des organes ne toucheront pas un centime (obligation fixée par la loi de la gratuité et de l'anonymat du don d'organes). Pour l'heure, on juge plus "éthique" le fait de maintenir le donneur et ses proches dans le rôle du "dindon de la farce", plutôt que de voir le chevet du mourant se transformer en salle d'enchères. De deux maux, choisir le moindre...
==> COMPTE RENDU ET VIDEO "LES FABRICANTS DE COEUR"
Prélèvements d'organes : enjeux éthiques
Prélèvements d'organes sur donneur en état de mort encéphalique ou "à coeur arrêté" : quels enjeux éthiques ?
La communication de novembre 2006 du Dr. Marc GUERRIER, Adjoint au directeur de l’Espace éthique, Assistance Publique des Hôpitaux de Paris, Département de recherche en éthique Paris-Sud 11, formulait les principaux enjeux éthiques des prélèvements d'organes "à coeur arrêté". J'ai repris les questions posées par le Dr. Marc GUERRIER afin de les soumettre au Dr. Esmeralda LUCIOLLI - Responsable du pôle "relations internationales, recherche, éthique, enseignement", au sein de la direction médicale et scientifique à l'Agence de la biomédecine (Saint-Denis). Voici les éléments de réponse fournis par le Dr. LUCIOLLI.
Dr. M. Guerrier : "Quelles sont les conditions de respect du corps de la personne juste après son décès lorsque l’on pratique sur lui des gestes techniques de nature invasive?"
C. Coste : Dans un service d'urgences hospitalier, la consigne est de ne pas pratiquer de gestes techniques de nature invasive (intubation, traitement pour soutenir le cœur défaillant...) sur les "patients en fin de vie". Cette décision qui doit être collégiale est d’ailleurs prescrite par la loi concernant les soins palliatifs pour les patients en fin de vie (loi sur la fin de vie d'avril 2005, dite loi Leonetti). Il semblerait que la pratique de gestes techniques de nature invasive sur un patient à cœur arrêté, dans le but de prélever ses organes, entre en contradiction avec la loi Leonetti... Comment gérer cette contradiction ?
Dr. E. Luciolli : "sur ce point on ne considère pas qu'il y a ait de contradictions dans le sens où la france est dans un regime de consentement présumé; les éventuelles manoeuvres nécessaires au maintien des organes, dès lors , permettent d'attendre 'l'entretien avec la famille qui confirmera si la personne ne s'était pas opposée au don de son vivant'."
Dr. M. Guerrier : "Quelles sont les différences à analyser entre la situation où le donneur potentiel décède dans la rue et celle où il s’agit d’une personne dont le décès survient alors qu’elle se trouve déjà en réanimation ?"
C. Coste : Quelle est la pratique actuelle : est-ce que, en pratique, la réanimation est moins invasive sur le patient à l’hôpital, par rapport à celui qui décède dans la rue ? Quel est le patient le plus à l’abri de cette réanimation invasive ?
Dr. E Luciolli : "Il n'ya pas de différence fondamentale, dans les deux cas il s'agit de permettre que le prélèvement soit possible dès lors que la famille confirmera que la personne, de son vivant, ne s'y est pas opposée".
Dr. M. Guerrier : "Comment envisager une pédagogie spécifique du grand public concernant le prélèvement à cœur arrêté, dès lors que la notion de consentement présumé (option retenue en France pour le don d’organe) suppose le préalable d’une information largement disponible et diffusée ?"
C. Coste : "L’information grand public sur les prélèvements à cœur arrêté est à l’heure actuelle quasi inexistante, comme vous le savez. Est-il envisagé de changer cela ? D’autre part, aucune réflexion sur la mort encéphalique n’est encouragée au sein du grand public en France à l’heure actuelle (on encourage le grand public à centrer sa réflexion sur le "don" et le "refus du don"). Dans ces conditions, comment un "consentement éclairé" est-il possible ? Reprenant ici la réflexion d’un usager de la santé venu faire part de ses questions sur mon weblog en décembre 2006, je cite cet usager de la santé :
"Je suis très franchement stupéfaite par ce que je viens d'apprendre concernant la nouvelle définition de la mort (mort encéphalique = mort totale). Auparavant je trouvais tout à fait normal de donner ses organes après sa mort, mais j'entendais par mort l'ancienne définition. Pour moi, une personne morte ne respire plus et son corps est froid. Je pense que c'est ce que croit la plupart des individus."
==> lire la suite de cette réflexion : cliquer ici.C. Coste : La question qui se pose est donc de "savoir s'il vaut mieux maintenir l'actuel pragmatisme ou silence ou s'il vaut mieux mettre en place une ample discussion sur cette question auprès du grand public, au risque d'une augmentation des taux de refus ?" - Je reprends là les termes de la réflexion du Dr. Alexandre Rangel dans son Mémoire de Master II : "L'adéquation du discours officiel sur la mort encéphalique" (06/2006).
Dr. E Luciolli : "Concernant l'information du grand public sur les prélèvements à coeur arreté, elle n'est pas faite à ce stade dans le sens où ce programme est tout juste en train de commencer en france sous forme d'experience pilote dans une douzaine de centres. Dans les pays dans lesquels cela se pratique couramment, comme l'Espagne ou le Royaume-Uni, l'expérience des équipes de coordination est que justement cela pose généralement moins de problèmes d'acceptabilité car cette forme de décès est plus facile à appréhender pour les familles que la mort encéphalique, contexte dans lequel le défut a un coeur battant, une coloration, etc...
Les taux de refus dans les programmes 'à coeur arrêté' sont ainsi bien plus faibles que ceux concernant les programmes 'à coeur battant'".
Controversies and updates regarding brain death and non heart-beating organ donation
What is the understanding of the conceptual basis by pediatric intensivists in Canada? (Archives of Pediatrics and Adolescent Medicine)
The precise moment of death eludes detection by current medical and philosophical analyses. Should the definition of death be modified from a biologic to an ontologic model? (Leslie M Whetstine, Duquesne University, Pittsburgh, Pennsylvania, USA)
Pro/con debate explores the ethical issues surrounding non heart-beating organ donation (NHBD): "The critical care forum": Leslie Whetstine, Duquesne University, Pittsburgh, Pennsylvania, USA; Kerry Bowman, Bioethicist, University of Toronto, Joint Centre for Bioethics, Ontario, Canada, and Laura Hawryluck, Assistant Professor, Critical Care Medicine, Joint Center for Bioethics, University of Toronto, Canada.
1.-) Brain Death: Understanding of the Conceptual Basis by Pediatric Intensivists in Canada. In: Archives of Pediatrics and Adolescent Medicine, July 2006; Vol. 160, No.7, p.747-752. Article written by Ari R. Joffe, MD, Natalie Anton, MD.
"Objective: To determine whether pediatric intensivists in Canada are aware of the controversies regarding the concept of brain death (BD). Design: Prospective survey.
Setting: From February to April 2004, a survey was mailed to each intensivist in the 15 pediatric intensive care units across the 8 provinces of Canada. Participants Sixty-four practicing pediatric intensivists. Main Outcome Measures Response rate, conceptual reasons to explain why BD is equivalent to death, and clinical findings that exclude a diagnosis of BD.
Results: Of the 64 surveys, 54 (84%) were returned. When asked to choose a conceptual reason to explain why BD is equivalent to death, 26 (48%) chose a higher brain concept, 17 (31%) chose a prognosis concept, and only 19 (35%) chose a loss of integration of the organism concept. More than half the respondents answered that BD is not compatible with electroencephalographic activity, brainstem evoked potential activity, or some cerebral blood flow. More than a third of respondents answered that a brainstem with minimal microscopic damage was not compatible with BD. Of the 36 respondents who answered they were comfortable diagnosing BD because 'the conceptual basis of brain death makes it equivalent to death of the patient,' in their own words, only 8 (22%) used a loss of integration of organism concept, 9 (25%) used a prognosis concept, 7 (19%) used a higher brain concept, and 13 (36%) did not articulate a concept.
Conclusions: There is significant confusion about the concept of BD among pediatric intensivists in Canada. The medical community should reconsider whether BD is equivalent to death."
Author Affiliations: Division of Pediatric Intensive Care, Department of Pediatrics, University of Alberta, Edmonton.
2.-) "Bench-to bedside review: when is dead really dead? On the legitimacy of using neurologic criteria to determine death". In: Critical Care 2007, by Leslie M Whetstine, Duquesne University, Pittsburgh, Pennsylvania, USA.
===> Full version of this article (PDF, 40 Ko): click here.
3.-) "Pro/con ethics debate: is nonheart-beating organ donation ethically acceptable?"
Abstract:
"This pro/con debate explores the ethical issues surrounding nonheart-beating organ donation (NHBD), a source of considerable controversy. It is estimated that NHBD can increase the number of organs available for transplant by 25 per cent at a time of great need. However, should NHBD be ethically acceptable? In support of NHBD, it may be acceptable practice if there is a separation of the rationale to withdraw life support/to withhold cardiopulmonary resuscitation from the decision to recover organs, if no conflicts of interest exist, if a waiting time precluding spontaneous return of circulation is included, and if NHBD conforms to a standardized protocol. Against NHBD, there are questions regarding the ambiguity and cultural perspectives of death, regarding whether a separation of rationale between withdrawal and donation is sufficient to preclude conflicts of interest, and regarding whether variable protocols arise that subordinate the patient to the goal of donation. Such concerns suggest NHBD may damage the trust in patient–physician relationships and may adversely affect organ donation rates."
==> Read the full article: click here.
Source:
http://www.pubmedcentral.nih.gov/articlerender.fcgi?artid=137443
La Société Française de Médecine d'Urgence fait le point sur les conditions de prélèvement d'organes "à coeur arrêté"
Position du problème
"Un protocole national a été mis en place afin de développer une stratégie de prélèvements d’organe chez des patients présentant un arrêt circulatoire persistant après une réanimation médicalisée bien conduite, dits 'patients à cœur arrêté'. La Société Française de Médecine d’Urgence et le Samu-de-France ont été sollicités pour participer au projet.
La procédure suivante, réalisée en partenariat avec l’Agence de la biomédecine (ABM) a pour objectif d’établir des recommandations de bonne pratique afin d’aider les urgentistes confrontés à ces situations (...).
Le texte actuel se veut une réponse technique consensuelle au sein de différents professionnels impliqués à des titres divers dans la prise en charge de tels patients. Le groupe, considérant comme acquis le principe des prélèvements à cœur arrêté (comme il l'a été dans d'autres pays européens) présente les propositions suivantes comme un guide à respecter afin d'assurer pour le futur une bonne acceptation sociale dans le pays."
NB : Il ne s'agit pas d'un document d'information destiné au grand public.
Néanmoins, en l'absence d'une communication grand public sur les prélèvements "à coeur arrêté" (qui ont débuté depuis mars 2007), ces éléments d'information sont les bienvenus...
==> Voir ces propositions : cliquer ici.
Source :
http://www.sfmu.org
Prélèvements "à coeur arrêté" en France
En France, la reprise du prélèvement d'organes "à coeur arrêté" a été avalisée hier (14/03/2007) par l'Académie de Médecine (voir le rapport de l'Académie de Médecine). Ces prélèvements soulèvent cependant quelques questions, sur lesquelles l'espace éthique de l'Assistance Publique des Hôpitaux de Paris (AP-HP) se penche (voir ces questions : cliquer ici).
Le prélèvement "sur donneurs à coeur arrêté" concerne les patients se trouvant dans les cas de figure identifiés par les catégories I, II et IV de la Classe de Maastricht:
Les "Recommandations du Comité d'Ethique 1997-2005" de l'Agence de biomédecine précisent (p. 54 et annexe) :
"Les prélèvements sur donneur à coeur arrêté : donneurs relevant des catégories I, II et IV dites de Maastricht : plusieurs catégories de donneurs potentiels à coeur arrêté ont été individualisées et ont donné lieu à une classification dite de Maastricht :
- Les personnes décédées en état de mort encéphalique, qui font un arrêt cardiaque irréversible au cours de la prise en charge en réanimation (catégorie IV de la classe de Maastricht). Cette catégorie ne pose pas de problèmes différents de ceux posés par la situation de mort encéphalique.
- Les personnes qui sont en arrêt cardiaque et pour lesquelles le prélèvement d'organes est envisagé si la durée de l'arrêt cardiaque est inférieure à 30 minutes (catégorie I de Maastricht). Ici le diagnostic de la mort s'appuie sur le seul critère de l'arrêt de la fonction cardiaque, pas sur celui de l'arrêt de la fonction cérébrale !
- Les personnes qui ont un arrêt cardiaque en présence des secours, maintenues avec un massage cardiaque et une ventilation mécanique, et dont la réanimation s'avère vouée à l'échec (catégorie II de Maastricht). Cette catégorie représente la principale source de donneurs potentiels à 'coeur arrêté'. Là encore, le critère qui permet de définir la mort est le seul critère de l'arrêt cardiaque.
- Enfin, celles pour lesquelles on décide d'un arrêt de la réanimation (catégorie III de Maastricht)". Notons que le rapport de l'Académie de Médecine de mars 2007, concernant les prélèvements d'organes sur patients à "coeur arrêté", a résolu de supprimer cette classe de donneurs potentiels, pour des raisons d'éthique. Aux USA et au Canada, la classe III de cette classification de Maastricht fournit des donneurs d'organes "à coeur arrêté". Cela pose un problème d'éthique (et fait donc l'objet de nombreux débats d'éthique dans ces deux pays) car les patients de cette classe III sont des patients pour lesquels une décision d'arrêt de la réanimation a été prise, pour des raisons thérapeutiques (pour éviter l'acharnement thérapeutique en particulier). Dans ce cas, il n'est pas question de mort encéphalique. Il est question de reconnaître que le pronostic vital n'est pas bon, pour un patient donné. Puis, une fois la décision d'arrêt de la réanimation prise et mise en application, après un temps d'attente donné (souvent très bref : une minute, selon certains rapports américains), les organes de ce patient sont prélevés (son accord ou celui d'un proche ayant été obtenu au préalable). Ceci ne peut pas se faire en France. Un exemple concret de prélèvements d'organes sur patients de cette classe III : au Canada, une expérimentation est en cours, afin d'envisager d'inclure des patients de cette classe III dans la catégorie des donneurs d'organes. Plus d'information : cliquer ici.
Les différents critères de prélèvement des organes : prélèvement sur patient en état de mort encéphalique ou prélèvement sur patient à "coeur arrêté" ne se trouvant pas en état de mort encéphalique (voir les critères de la Classification de Maastricht), la diversité des définitions (mort encéphalique en France, mort cérébrale en Grande-Bretagne) et pratiques (projet pilote au Canada, qui permettra de prélever les reins de patients qui ne sont pas en état de mort cérébrale mais qui n'ont pas de chance de survie ; la France se refuse à suivre cette voie => plus d'infos) sont autant de facteurs complexes, donnant à l'usager de la santé l'impression de cheminer dans un labyrinthe intellectuel.
Ces donneurs potentiels des classes I et II de Maastricht, dits "donneurs à coeur arrêté", c'est-à-dire se retrouvant en arrêt cardiaque, cela peut être vous ou moi ! Les donneurs potentiels en état de mort encéphalique représentent environ un pour cent de la population ; il convient désormais d'ajouter à ce un pour cent tous les donneurs potentiels qui se trouveront en arrêt cardiaque, selon les critères définis dans ces classes I et II de Maastricht. Le "cercle des donneurs potentiels" s'élargit donc considérablement ! Une étude américaine récente estime qu'une augmentation de 25 pour cent des greffons disponibles pour les greffes serait envisageable grâce au prélèvements d'organes sur patients "à coeur arrêté".
"It is estimated that non heart beating organ donation can increase the number of organs available for transplant by 25 per cent at a time of great need". Source :
"Critical Care" April 2002; Volume 6: pages 192–195. Copyright 2002 BioMed Central Ltd. Titre de l'article : "Pro/con ethics debate: is nonheart-beating organ donation ethically acceptable?". Auteurs : Leslie Whetstine, Kerry Bowman, Laura Hawryluck.
Lien vers cet article (en langue anglaise) :
http://www.pubmedcentral.nih.gov
==> Voir article "Le don d'organes coeur arrêté, c'est pour demain" : cliquer ici.
==> Voir article "L'arrêt du coeur n'empêchera plus le prélèvement d'organes" : cliquer ici.
"Ethics review: Dark angels – the problem of death in intensive care"
Dans cet article, le Professeur Crippen rappelle qu'avant le démarrage des activités des transplantations, la définition de la mort n'était pas un problème. Ainsi, la définition de la mort traditionnelle, vieille de plus de deux mille ans, implique l'arrêt des fonctions coeur-poumons-cerveau. Lorsqu'il a fallu organiser le prélèvement d'organes sur des personnes qui devaient être à la fois mortes et à la fois posséder des organes pouvant encore servir (donc en aucun cas décomposés, nécrosés), les critères de détermination de la mort sont devenus plus problématiques. Les critères déterminant la mort encéphalique (différents selon les pays) répondent donc à des choix arbitraires, qui ne sont pas à prendre au pied de la lettre, comme par exemple pour le taux d'alcoolémie : celui-ci fixe une limite arbitraire, qui permet de réglementer la vie en société. Il s'agit, dans le cas de la mort encéphalique comme dans le cas du taux d'alcoolémie (qui a d'ailleurs été modifié récemment en France) de "fictions juridiques", permettant de fixer des règles pour la vie en société. Il s'agit de pouvoir déterminer quand une personne est morte, afin que ses organes puissent être prélevés et utilisés pour aider des patients malades.
Les patients en état de mort encéphalique représentent 1 pour cent des décès seulement. Il s'agit d'une forme de décès qui constitue l'exception. Or le besoin d'organes est immense pour greffer les patients en attente. D'où l'idée de la France de considérer comme donneurs potentiels, non seulement les patients en état de mort encéphalique, mais aussi les patients qui ont fait un arrêt cardiaque et n'ont pu être ranimés (dans la rue ou à l'hôpital). Cette fois-ci, plus de patients pourraient être concernés, car il ne s'agit plus de mort encéphalique, mais d'arrêt cardiaque, ce qui touche une population plus large. Les prélèvements sur patients "à coeur arrêté" ont donc été autorisés tout récemment en France, suite à des essais dans neuf centres pilotes. En Allemagne, les prélèvements sur patient "à coeur arrêté" sont interdits, de même qu'il est interdit de greffer des organes ayant été prélevés sur des patients "à coeur arrêté". Aux USA, il existe une polémique sur le prélèvement d'organes sur patients "à coeur arrêté", pour des raisons d'éthique. Or en France, l'Académie de Médecine a déclaré qu'il n'existait aucun problème éthique pour ces prélèvements (voir article du jeudi 15 mars 2007). Néanmoins l'espace éthique de l'AP-HP a listé une série de questions d'ordre éthique (voir l'article du 6 mars 2007).
Pour le Professeur David Crippen, il s'agit ni plus ni moins, dans le cas des prélèvements d'organes sur patients "à coeur arrêté", d'euthanasier ces patients : c'est le prélèvement des organes de ces patients qui cause finalement leur décès. On voit que des désaccords entre spécialistes perdurent...
(DCD en anglais : Donation after Cardiac Death).
Here is how Professor Crippen justifies his point of view:
"[The] (...) lack of a consistent standard and the intense demand for donor organs for transplantation have promoted the evolution of a particular type of organ procurement technique, known as "donation after cardiac death" (DCD), that relies solely on the cessation of cardio-respiratory function without reference to neurological function. (...) Consent for organ procurement is only a valid criterion after irreversible death occurs. A patient or his or her family cannot consent to any procedure that will result in death, nor can the family consent to the patient's being dead in a defined number of minutes as has been suggested by proponents of DCD. To do so is tantamount to consenting to euthanasia".
Source:
Article by David W Crippen, Department of Critical Care Medicine, University of Pittsburgh Medical Center, USA, and Leslie M Whetstine, Duquesne University, Health care Ethics Center, Pittsburgh, USA.
Critical Care 2007, published 17 January 2007.
==> Read full version (PDF, 42 Ko.): click here.
"Pro/con ethics debate: when is dead really dead?", by Leslie Whetstine, Stephen Streat, Mike Darwin, David Crippen (October 28/2005):
==> click here (PDF full version).
Thanks to Professor David Crippen for his kind authorization!
Anesthésie et prélèvement d'organes sur donneur en état de mort encéphalique
DR. Chokri HAMOUDA : "Le coma, dit Koma en latin c'est à dire sommeil profond, est une maladie. La circulation cérébrale est assurée. Des examens complémentaires d'imagerie médicale peuvent l'affirmer. La mort encéphalique est une mort, ce n'est pas un coma. Certe la situation est dépassée pour le défunt, mais elle ouvre des horizons pour d'autres personnes qui souffrent. Le diagnostic n'est possible que dans les structures de réanimation. Dans ces structures le fonctionnement des organes est soutenu par des procédés techniques et pharmacologiques. Le sang n'arrive plus au cerveau. la situation est irréversible. Toutefois des reflexes médullaires peuvent être observés. D'où l'intérêt d'utiliser des médicaments comme les curares pour éviter ces reflexes. Le délai entre le diagnostic de la mort encéphalique et l'arrêt du fonctionnement des autres organes est court. Au bout de quelques heures tous les organes s'arrêtent."
Une question a-priori désagréable subsiste néanmoins : puisqu'un donneur en état de mort encéphalique est sous respirateur artificiel (on ne débranche les machines qu'après les prélèvements), qu'il transpire, est encore chaud, doit être hydraté (un mort avec des apparences de vie), est-il anesthésié pour le prélèvement d'organes ? Le curare mentionné par le Dr. Hamouda provoque un relâchement musculaire, mais ce n'est pas un anesthésiant. Pour certains membres du corps médical, médecins et infirmiers confondus, un patient en état de mort encéphalique est mort, pour d'autres, il est mourant (cet état étant irréversible) et ne meurt véritablement que lors du prélèvement des organes. Il existe donc un désaccord à ce sujet dans le milieu médical, comme au sein du grand public d'ailleurs. La question de l'anesthésie de ce donneur pendant le prélèvement d'organes peut donc se poser...
Voici quelques éléments de réponse :
1.) En France :
Je vous propose la lecture du document suivant : "Rôles de l’équipe d’anesthésie au cours des prélèvements multi-organes chez les patients en état de mort encéphalique" (mars 2006), par Sylvie Schlumberger. Ce document montre :
- qu'un protocole d'anesthésie existe pour le prélèvement d'organes chez un patient en état de mort encéphalique.
- que suite au clampage aortique (ce qui signifie que la circulation sanguine dans l'aorte est coupée), qui constitue l'ultime étape avant que le prélèvement des organes ne commence, la présence de l’équipe d’anesthésie au bloc opératoire n’a plus lieu d’être. Ce qui prouve bien qu'il faut considérer que le patient en état de mort encéphalique décède au moment où commence le prélèvement de ses organes, lors de l'arrêt cardiaque.
Télécharger le document : "Rôles de l’équipe d’anesthésie au cours des prélèvements multi-organes chez les patients en état de mort encéphalique" :
==> cliquer ici.
Source :
http://www.anesthesie-foch.org/s/article.php3?id_article=31
2.) En Suisse :
La Revue Médicale Suisse No -628, 2000 : "Dons d’organes et transplantation : qu’en pensent les soignants ?" (...)
(...) rapporte "une enquête d’opinion auprès du personnel médical et infirmier des soins intensifs, des urgences et du bloc opératoire, effectuée dans le cadre du projet Donor Action. Cette enquête effectuée par questionnaire anonyme portait sur les attitudes envers le don et la transplantation d’organes. Elle a été effectuée dans un hôpital universitaire, centre de transplantation et dans un grand hôpital régional sans programme de transplantation. Les principaux résultats montrent une attitude plus positive dans l’hôpital régional, face à ces questions. Le don d’organes et la transplantation soulèvent de nombreuses interrogations auprès du personnel médico-infirmier, tout particulièrement sur la mort cérébrale, pour laquelle il est à noter que seuls 80 pour cent des soignants des deux hôpitaux considèrent que cette dernière est une confirmation de la mort. Ce résultat démontre qu’il n’est pas possible d’aborder la question de la mort à l’aide de la seule science médicale."
Dans cette enquête d'opinion, on peut lire : "même si la raison nous dicte que les patients en mort cérébrale n'ont pas besoin d'anesthésie, d'analgésie ni de sédation, des enquêtes récentes montrent que plus de la moitié des anesthésistes administrent une anesthésie générale pour le prélèvement des organes."
Un autre passage révélateur :
"Nos données montrent qu'au moment de l'enquête [2000, ndlr], les attitudes développées par les soignants de l'hôpital régional étaient plus positives que celles des soignants de l'hôpital universitaire. Comment expliquer cette différence ? Plusieurs explications peuvent être avancées. Tout d'abord, les soignants de l'hôpital régional sont moins souvent confrontés aux situations de don d'organes que ceux de l'hôpital universitaire. De plus, ils ne vivent que la partie du don d'organes jusqu'au prélèvement, mais non pas la partie liée à la transplantation. Plusieurs facteurs sont susceptibles d'expliquer l'attitude plutôt négative des soignants des urgences, des soins intensifs et de salles d'opération de l'hôpital universitaire. Premièrement, il existe des tensions ou désaccords quant au choix des receveurs. La mise en liste des toxicomanes actifs ou repentis et des patients âgés (60-65 ans) soulève beaucoup de discussions parmi les soignants. Elle divise fréquemment les chirurgiens transplanteurs et ces soignants. Deuxièmement, les complications liées à la transplantation d'organes impliquent des séjours parfois prolongés en soins intensifs. De tels traitements impliquent des souffrances parfois considérables chez les patients transplantés. Il arrive même parfois que les traitements entrepris soient considérés comme de l'acharnement thérapeutique par certains soignants. Troisièmement, le prélèvement multiple d'organes peut être vécu comme un événement violent, particulièrement par les professionnels de la salle d'opération (anesthésistes et instrumentistes). Plusieurs études soulignent que la proportion des porteurs de carte de donneur est particulièrement basse parmi les infirmiers des soins intensifs des hôpitaux où l'on pratique la transplantation d'organes."
Source :
http://titan.medhyg.ch/mh/formation/article.php3?sid=21788
Greffes d'organes ou de cellules à partir de donneurs vivants
Le mercredi 19 décembre 2001 a eu lieu à l'Assemblée Nationale une table ronde sur les greffes d'organes ou de cellules à partir de donneurs vivants, avec la participation de M. le Professeur Gérard BENOÎT, secrétaire général de la Société française de transplantation, M. le Professeur Marc-Olivier BITKER, Unité de transplantation rénale et pancréatique, Hôpital de la Pitié-Salpêtrière (Paris), M. le Professeur Olivier BOILLOT, Unité de transplantation hépatique, Hôpital Edouard-Herriot (Lyon), M. le Professeur Jean-Paul COUETIL, Service de chirurgie cardiaque, Hôpital Bichat (Paris), M. le Professeur Didier HOUSSIN, directeur général de l'Etablissement français des greffes, M. le Professeur Henri KREIS, Unité de transplantation rénale, Hôpital Necker-Enfants malades (Paris), M. le Professeur Jean-Paul SOULILLOU, président du Conseil scientifique de l'Etablissement français des greffes, M. le Professeur Jean-Paul VERNANT, Service d'hématologie clinique, Hôpital de la Pitié-Salpêtrière (Paris), et de M. Régis VOLLE, Président de la Fédération nationale d'aide aux insuffisants rénaux (FNAIR).
Avec le recul, il est intéressant de constater que la France a choisi de favoriser le prélèvement d'organes sur donneurs "à coeur arrêté" (suivant l'exemple de l'Espagne), plutôt que le prélèvement d'organes à partir de donneurs vivants. Le Japon, les USA, l'Allemagne, la Suède se sont davantage orientés vers le prélèvement d'organes sur donneurs vivants.
Il est néanmoins très intéressant de lire le compte-rendu de cette table ronde, car y sont fournies de nombreuses informations (chiffrées) concernant les résultats des greffes à un an (bons dans l'ensemble) et à dix ans (hélas nettement moins bons). Les enjeux éthiques, médicaux et chirurgicaux du don d'organes à partir de donneurs vivants y sont discutés. Il est également question du recul du nombre de décès par mort encéphalique en France (progrès médicaux !)...
==> Compte-rendu de cette table ronde : cliquer ici (document PDF, 720 Ko).
Source :
http://www.assemblee-nationale.fr
http://www.assemblee-nationale.fr/11/rapports/r3528.asp
L'Association "Agir pour les Droits de l'Homme"
==> Programme de ce colloque.
Le 11 janvier 2007, sous le parrainage de M. François Vendasi, Sénateur de Haute-Corse, avait eu lieu au Sénat un premier colloque sur ce même thème, intitulé :
"La paix, qu'est ce que c'est et comment la faire ?"
==> Programme de ce colloque.
Président de séance le 11 janvier 2007 : M. André Lewin, Ambassadeur de France, président de l'Association française des Nations unies, ancien Porte-Parole du Secrétaire Général des Nations unies.
Président de séance le 02 mars 2007 : Mme Marie-Françoise Lamperti, présidente de l'Association Agir pour les Droits de l'Homme.
Les intervenants et auditeurs remercient M Lewin et Mme Lamperti pour le travail d'organisation et la qualité des interventions !
Lors de son intervention d'hier : "L'action de la résistance pacifique : un exemple en Chine", M. Alexis Génin, secrétaire général de l'association Falun Gong France, a rappelé les persécutions que subissent les adeptes du Falun Gong par le Parti Communiste Chinois, qui considère ces adeptes comme de véritables réservoirs d'organes, permettant d'alimenter un gigantesque trafic d'organes illicite.
==> Falun Gong Human Rights Working Group: click here.
Dans son intervention intitulée "Les actions de Taïwan en faveur de la paix", M. Michel Ching-Long LU, Représentant de Taïwan en France, ancien ambassadeur en Haïti, a rappelé la résistance qu'oppose le peuple démocratique de Taïwan (plus de 100 partis politiques dans ce pays) à la République Populaire de Chine, gouvernée par le PCC (Parti Communiste Chinois). Selon M. LU, la Chine n'approuvera Taïwan que lorsque ce pays se livrera pieds et poings liés au PCC. M. LU a rappelé qu'il était dans l'intérêt de la France et des autres pays signataires de la charte de l'ONU que Taïwan reste un pays démocratique, indépendant de la République Populaire de Chine qui, comme chacun sait, n'est pas un pays démocratique.
Documentaire "Les fabricants de cœurs" (Arte, "Thema", 27/02/2007)
Saviez-vous qu'en Espagne on motive les dons d'organes par de l'argent ? Que l'Espagne est le pays d'Europe où est recensé le plus grand nombre de donneurs ? Que si vous êtes sans enfant(s) et seul, vous pourrez être donneur d'organes (le cas échéant), mais certainement pas receveur ? Quels sont les problèmes éthiques liés à la transplantation en Allemagne ?
Dans le cadre de son émission "Thema", Arte, la chaîne de télévision franco-allemande, a diffusé le 27 février 2007 un documentaire intitulé "Les fabricants de cœurs - La médecine transplantatoire du futur". Realisation: Till Lehmann, ARTE.
Dans ce documentaire en trois parties, la première nous entraîne dans une visite médicale du futur : elle est anonyme : "le patient est un numéro ; le médecin un ordinateur". Nous nous projetons dans la peau de Peggy, 30 ans, qui souffre d'une malformation congénitale du cœur. Quelle sera "la riposte high-tech du futur à l'infarctus" ? Un cœur issu de cellules souches ? Une xénogreffe de cœur d'animal ? Une implantation de cœur-machine (machine miniature) ? Cette médecine réalisant le fantasme de l’homme-machine devrait être opérationnelle dans quelques années seulement, d’ici 15 ans environ, lorsque les problèmes d’adaptabilité du cœur artificiel seront résolus. Il s’agit de problèmes de biocompatibilité : comment le sang va-t-il réagir avec un cœur artificiel ? Ce sont là des problèmes qui ne sont pas encore résolus, mais qui le seront.
Ces trois options sont étudiées à partir des réalités d'aujourd'hui : Le Docteur Ingénieur Ulrich Steinseifer conçoit des machines miniatures à l'Institut de technique biomédicale d'Aix-La-Chapelle ; le Dr. Eckart Thein, spécialiste de xénotransplantation, vétérinaire à l'université de Munich, élève des cochons clonés porteurs de gènes humains, pour produire des cœurs à greffer sur des patients humains – ce qui signifie que ces cochons-médicaments devront donner leur cœur. "Plusieurs millions de cochons finissent chaque année en rôti. Pourquoi ne pas en élever quelques milliers pour leurs organes ? Chaque jour, plusieurs milliers de malades meurent faute de don" (Dr. Thein). Le Professeur Augustinus Bader s'occupe de biologie des cellules souches à l'université de Leipzig. Suivez ces trois "pionniers" : tout est expliqué, disséqué, analysé, soupesé. Un chef d'œuvre de précision, une porte ouverte sur le futur...
La seconde partie montre une greffe d'organes : deux poumons sont greffés sur Manja, une femme de 31 ans, atteinte de mucoviscidose. Lorsque Manja subit cette opération délicate (un donneur a été trouvé), elle a une capacité respiratoire d'à peine 20 pour cent. Le documentaire suit la jeune femme et sa famille proche (époux, fille de dix ans) avant la greffe, peu après, et au bout d’un an...
Dans la dernière partie de ce documentaire, nous sommes au cœur des problèmes éthico-légaux posés par la transplantation dans le monde médical hyper technique d'aujourd'hui. Zoom sur un exemple : en Allemagne, tous les tissus humains relèvent désormais de la loi allemande sur les médicaments. Le problème, c'est que cette loi confère un statut totalement nouveau aux tissus humains, qui acquièrent désormais une valeur marchande et peuvent être vendus ! Le don de tissus est problématique car dans toute l'Europe, le don d'organes doit être gratuit, il est interdit de les vendre. Ce documentaire montre comment le prélèvement de cœurs sur donneurs en état de mort encéphalique conduit à la production de tissus à valeur marchande : les valvules cardiaques. Une partie seulement du cœur prélevé est conservée - les valvules, qui acquièrent un statut de médicament et peuvent être vendues. Le donneur en état de mort encéphalique sur lequel le cœur a été prélevé a pourtant consenti à un "don" anonyme et gratuit...
Ce documentaire donne des exemples concrets d’incitation financière au don d’organes (Espagne), du commerce de tissus humains (Allemagne). En anticipant la visite médicale de l’an 2020, la question qui se pose finalement est : va-t-on vers une libéralisation complète des dons ? Une chose est certaine : la règle du don (gratuité, anonymat) est remise en question.
Compte-rendu de ce documentaire (document PDF, 10 pages) :
==> cliquer ici.
Visualiser la 3ème partie du documentaire :
==> cliquer ici.
NB: cette troisième partie est découpée en quatre séquences. Commencer par la séquence 1.
==> Lien ARTE : http://www.arte.tv/fr/histoire-societe/L-homme-immortel/1480372,CmC=1493726.html
Cell Techniques and Applied Stem Cell Biology at the Universität Leipzig (Germany) / Cellules souches : régénération individualisée, Leipzig ==> cliquer ici
En décembre 2006, l'office parlementaire d'évaluation des choix scientifiques et techniques au Sénat a examiné le rapport de M. Alain Claeys, député, sur les recherches sur le fonctionnement des cellules vivantes.Sénat : rapport de M. Alain Claeys, député, sur les recherches sur le fonctionnement des cellules vivantes (décembre 2006) ==> cliquer ici.