Ceci constitue la suite du Post : "Ces biais déontologiques et financiers dans les établissements de santé qui génèrent une 'perte de chance' pour les patients"
Vous allez entendre le témoignage d'une mère confrontée à la question du don des organes de sa fille décédée des suites d'un accident. Cela s'est passé en France. Ce témoignage m'a été confié en février 2011. Cette maman est psychologue en milieu scolaire. Elle analyse le processus du don d'organes, qui passe par le deuil, et dénonce un cruel mensonge : il ne faudrait pas parler de don "post-mortem", mais de "sacrifice" ... Pourquoi ce témoignage est-il particulièrement significatif ? C'est qu'il ne s'agit pas là d'un simple accident de parcours, d'une exception qui confirmerait la règle : tout baigne, puisqu'il s'agit simplement de récupérer les organes d'un mort. C'est là ce que nous dit le discours public sur le don d'organes. La réalité est autre. Ce témoignage est on ne peut plus représentatif des confidences recueillies entre mars 2005 et mars 2011, de la part de proches confrontés à la question du don d'organes dit "post-mortem". Tous les témoignages vont dans le même sens : il faut parler de sacrifice ; pas de don ... Ce témoignage que vous allez entendre remet en question, si ce n'est l'ensemble du système du don d'organes dit "post-mortem", du moins ce qui est véhiculé sur ce système dans le discours public. Ce qui est véhiculé dans le discours public sur le don d'organes dit "post-mortem" est biaisé et ... mensonger. Ceci est problématique (inadmissible selon nous) au sens où le consentement présumé au don de ses organes dit "post-mortem" (qui comprend le latin de nos jours ? :-) est inscrit dans la loi en France.
Avant d'entendre le témoignage, voici une citation tirée de la série TV américaine "The Practice" (titre français : "Bobby Donnell et Associés"). C'est un client de Maître Donnell, un chirurgien accusé de meurtre, qui tient ces propos à son avocat, choqué que celui-ci lui conseille de mentir dans son propre intérêt, pour qu'il puisse mieux le défendre :
"Is dishonesty so organic to this [legal] system that you’re actually thrown by a client who opts for the truth?"
Le système judiciaire est-il donc basé sur le mensonge à ce point qu'il vous est devenu impossible de défendre un client qui dit la vérité ?
A la lumière du témoignage que vous allez entendre, représentatif, permettez-moi d'insister, des témoignages recueillis sur six années de la part de proches confrontés à la question du don d'organes dit "post-mortem", force est de constater que l'on pourrait appliquer ces propos d'un client de Maître Donnell au système du don d'organes dit "post-mortem", tel qu'il a été mis en place en France et ailleurs - dans le but de favoriser ces transplantations d'organes qui permettent de "sauver" la vie de patients de plus en plus âgés, pour qui aucune alternative à la greffe d'organes (le rein le plus souvent) n'existe, jusqu'à ce jour, afin de leur offrir une chance de "survie".
En postant ce témoignage (version orale) en ligne sur le blog "éthique et transplantation d'organes", je le rends disponible aux avocats américains et canadiens qui m'en ont fait la demande. Certes en France, malgré quelques témoignages (voir un exemple), le recours collectif (class action) n'a pas été introduit (lire) ... Il me faut également signaler qu'en 2006, j'ai fait l'objet de tentatives d'intimidation de la part d'un chef de service hospitalier (grand hôpital parisien) très impliqué dans les prélèvements d'organes (lire), insistant pour que je me taise, sans quoi j'aurais, selon ses propos, "du sang sur les mains". Enfin, je signale qu'une version complète de ce témoignage, révélant le nom des personnes impliquées, celui du centre hospitalier où se sont déroulés les faits, les circonstances exactes de l'accident et la composition exacte de la fratrie de la "donneuse", a été transmise par courrier électronique, avec l'autorisation de l'auteure de ce témoignage, au Conseil National de l'Ordre des Médecins, le 3 avril 2011 : mes interlocuteurs sur ce "dossier" : Dr. Piernick Cressard, responsable de la section déontologie médicale de l'Ordre, et Dr. Jacques Lucas, Vice-Président de l'Ordre.
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire