Scientific MOOCs follower. Author of Airpocalypse, a techno-medical thriller (Out Summer 2017)


Welcome to the digital era of biology (and to this modest blog I started in early 2005).

To cure many diseases, like cancer or cystic fibrosis, we will need to target genes (mutations, for ex.), not organs! I am convinced that the future of replacement medicine (organ transplant) is genomics (the science of the human genome). In 10 years we will be replacing (modifying) genes; not organs!


Anticipating the $100 genome era and the P4™ medicine revolution. P4 Medicine (Predictive, Personalized, Preventive, & Participatory): Catalyzing a Revolution from Reactive to Proactive Medicine.


I am an early adopter of scientific MOOCs. I've earned myself four MIT digital diplomas: 7.00x, 7.28x1, 7.28.x2 and 7QBWx. Instructor of 7.00x: Eric Lander PhD.

Upcoming books: Airpocalypse, a medical thriller (action taking place in Beijing) 2017; Jesus CRISPR Superstar, a sci-fi -- French title: La Passion du CRISPR (2018).

I love Genomics. Would you rather donate your data, or... your vital organs? Imagine all the people sharing their data...

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Médiation éthique : de la guerre à la médecine, de blog à blog

David di Nota, pionnier de la médiation éthique dans le contexte des guerres en Europe. Auteur de Bambipark : Suivi de Têtes subtiles et têtes coupées, paru en 2009 chez Gallimard, ouvrage qui faisait suite à celui de 2008 paru chez le même éditeur : J'ai épousé un Casque bleu : Suivi de Sur la guerre
Les vraies fausses guerres en Europe décrites avec une précision millimétrée ...
Voici comment l'auteur présente ces deux ouvrages sur son blog :

"Après J’ai épousé un casque bleu (2008), qui analysait la guerre de Bosnie de 1992, Bambipark s’intéresse à la guerre du Kosovo de 1999 … J’ai souhaité continuer l’étude des 'guerres humanitaires' telles que les Européens se la représentent. Mon projet global est d’essayer d’expliquer le rapport qu’entretient notre société à la guerre. J’ai commencé avec la guerre de 1992 car j’appartiens à cette génération qui a eu vingt ans au début des années 90, lorsqu’a été signé le traité de Maastricht. Je reste frappé par la très grande disparité entre un projet géopolitique – l’Union européenne –, censé propager la paix, et les guerres dont elle participent, et qui, dans une très large mesure, lui échappent." (Source)
Ni historien, ni partisan, ni homme politique, ni tout à fait philosophe, quoique ... (imaginez Coluche qui publie chez Gallimard), David di Nota écrit et décrit avec une précision millimétrée le parcours qui mène des idéologies aux réalités. Ce petit décryptage n'est ni lisse ni cathartique, il passe et fait passer de l'indignation au rire, du cynisme à l'humain (le cynisme étant du côté des idéologies, non de l'humain), ôte ces tragiques de carton-pâte qui nous empêchent de voir l'histoire, nos histoires, nous qui noyons le poisson à grands flots d'idéaux. Y aurait-il de vraies fausses guerres en médecine ? On entend si souvent que chaque année XXX patients meurent faute de greffe ... Le discours public sur le don d'organes mène un combat humanitaire, un peu comme ces guerres humanitaires en Bosnie et au Kosovo. Les partisans du don d'organes seraient nos Casques bleus engagés dans un courageux combat pour faire triompher nos valeurs dans toute l'Europe : liberté - égalité - fraternité - bonne santé.
Est-ce si simple, comme pourrait le croire tout Candide usager de la santé ?
D'un côté : victoire humanitaire, contrôle juridique, le Droit qui parvient à "corseter la guerre", "droit d'ingérence au profit d'un respect de la souveraineté".
De l'autre : grâce aux principes d'anonymat et de gratuité du don d'organes inscrits dans les lois bioéthiques réglementant les transplantations d'organes en France, le trafic d'organes est banni, il n'y a ni morcellement ni marchandisation du corps humain, le Progrès c'est la transplantation d'organes.
Un triomphe ? Pas tant que cela :
"Ces interventions en Bosnie ou au Kosovo, que David di Nota qualifie de 'guerres morales', semblent des échecs. Comment l’explique-t-il ? On ne peut pas tricher avec la guerre. Ce n'est pas une action de police. Un officier de police n'a pas vocation à tuer. Un soldat, si. Un soldat peut tuer parce qu'il doit affronter le caractère potentiellement illimité de la violence. Mais justement parce que la guerre nous place face au danger de l'escalade, aucun Etat ne peut s'offrir le luxe de se battre vraiment pour sauver des vies humaines. Il faut donc transiger. Toutes ces guerres par principes sont des guerres où, dans l'ombre et dans les faits, on transige beaucoup. Nous avons fait la guerre contre le nettoyage ethnique en Bosnie, mais pour célébrer Milosevic à Dayton. Nous avons fait la guerre en Serbie, mais pour créer un nouvel Etat en dépit des limites exlusivement humanitaires qui nous nous étions données (stopper un nettoyage ethnique). Je n'appelle pas ça des victoires humanitaires, mais des recompositons politiques. Le fait qu'elles nous échappent en dépit du pseudo-contrôle juridique que nous croyons exercer sur elles devrait nous inciter à la modestie, mais la modestie n'est pas au programme de l'Europe." (Source)
Et côté médecine ? "La greffe, oui, mais à quel prix ?", voilà ce que me disent depuis 2005 des usagers de la santé, acteurs des transplantations, politiques, alors que, dans mon rôle de médiation éthique, je m'entretiens avec eux sur le sujet : "éthique et transplantation d'organes". La greffe au prix d'un consentement présumé (cette loi qui fait de chacun de nous un potentiel donneur) certes inscrit dans la loi mais sans fondement éthique (promouvoir n'est pas informer), la greffe au prix d'une concurrence avec d'autres alternatives thérapeutiques se trouvant muselées durant une à plusieurs décennies (le cordon ombilical et le sang placentaire, dont le potentiel thérapeutique à peine exploré aurait peut-être pu permettre de réparer des organes, l'assistance circulatoire mécanique pour assister un coeur défaillant à l'aide d'une micro-turbine, rendant la greffe cardiaque caduque, etc.), la greffe au prix d'un "marketing social du Don" (Philippe Steiner, sociologue, auteur chez Gallimard) nous faisant un peu trop vite oublier que le "don" d'organes est en fait un sacrifice, car ce "don" modifie la fin de vie du "donneur", pas toujours pour le meilleur ... Voir mes 52 chroniques bioéthiques sur AgoraVox, le journal citoyen en ligne, de 2007 à 2010, sur ce thème : la greffe, oui, mais à quel prix ?
A la guerre comme à la médecine, faire de la médiation éthique, nous demander :
"Aurait-on raté une occasion de voir le monde autrement ?" 
Répondre par l'affirmative tout en restant politiquement correct ? Mission impossible. La modestie n'est pas au programme de l'Europe, ni de la médecine.

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