Où il s’agit de quelques douloureux prélèvements, racontés par un jeune cadre dynamique…
Cet article a pour but de relayer un seul point de vue : celui du trentenaire d’aujourd’hui, cadre débutant dans une multinationale de la Région Parisienne, tandis que l’électorat se compose de plus en plus de personnes âgées - ce sont celles qui votent le plus, tandis qu’on assiste à une montée du FN "grâce" à ceux à qui la crise "fait peur". Ce cadre débutant, qui a la trentaine, je l’ai interviewé récemment. Il est à cran, sous-payé pour tout le travail effectué (son "boss" et ses "collègues" disent de lui qu’il tient le plafond de la boîte avec ses dents), il parle de sa situation actuelle, de ses projets de retraite (ou plutôt : de son angoisse de mal-retraite) avec ses mots à lui. Percutant, mais est-ce un mal pour un bien ? A vous de juger.
La population française vieillit. L’espérance de vie à la naissance était de 77,8 ans pour les hommes et 84,5 ans pour les femmes en 2009 (INSEE).
Ceux qui votent le moins, ce sont les jeunes (30 ans et moins), ceux qui votent le plus, ce sont les sexagénaires provinciaux :
Un article des Echos du 17/03/2010 esquisse le portrait-robot de l’électeur F.N. C’est un homme, entre 35 et 49 ans, soit la tranche d’âge la plus affectée par la crise économique :"Une forte abstention des moins de 30 ans aux deux derniers scrutins
En Ile-de-France, les moins de 30 ans se sont fortement abstenus aux deux scrutins (…). 40 % des Franciliens âgés de 18 à 24 ans inscrits sur les listes électorales n’ont ainsi voté ni aux législatives, ni aux municipales. C’est également le cas de 38 % des Franciliens âgés de 25 à 29 ans inscrits sur les listes électorales. De ce point de vue, le comportement électoral des jeunes Franciliens ne se distingue pas de celui des autres Français des mêmes tranches d’âge : 38 % des électeurs de province âgés de moins de 30 ans se sont abstenus aux deux scrutins.
A l’opposé, on trouve une forte proportion de votants ‘assidus’ après 30 ans. 53 % des Franciliens âgés de 30 à 59 ans inscrits sur les listes électorales et 60 % des Franciliens de plus de 60 ans inscrits sur ces mêmes listes ont voté aux deux derniers scrutins. Mais ce vote aux deux scrutins demeure moins élevé que chez les provinciaux de la même tranche d’âge : 61 % des électeurs de province âgés de 30 à 59 ans et 69 % des électeurs de province de plus de 60 ans ont voté aux deux dernières élections." (INSEE)
"Qui sont les 2,22 millions de Français (11,42 % des voix) qui ont voté pour le FN aux dernières élections ? L'analyse du vote et un sondage OpinionWay-Fiducial pour ‘Le Figaro’, LCI et RTL, effectué auprès de plus de 9.300 personnes, permettent de dresser un portrait-robot de ces électeurs.
Des hommes de 35 à 49 ans. C'est une constante du vote d'extrême droite ; elle n'en est pas moins flagrante. Si l'on en croit l'étude d'OpinionWay, les deux tiers des électeurs du Front national (64 %) au premier tour des régionales sont des hommes. La classe d'âge la plus représentée est celle des 35-49 ans : 15 % d'entre eux (contre 8 % pour les plus de 60 ans) ont choisi un bulletin Front national. ‘Ce sont eux qui sont le plus affectés par la crise économique’, explique Bruno Jeanbart, le directeur général adjoint d'OpinionWay."
Notre société européenne en général et française en particulier devient égoïste parce qu’elle vieillit – ne dit-on pas que "les vieux sont égoïstes" ? Voici donc la tendance lourde : une société vieillissante, qui devient égoïste. Qu’importe si l’école de la république donne du travail par la suite (ou non) et une bonne éduction (ou non), mais si des jeunes peuvent donner leurs organes (en particulier leurs reins) suite à un arrêt cardiaque (prélèvements dits "à coeur arrêté", ou en "arrêt cardio-respiratoire persistant") pour permettre à des 80 ans et plus de vivre plus longtemps, c’est pain béni. Sauf pour le paquet de fringants quinquas qui vont faire un arrêt cardiaque dans la rue … Les retraités enchaînent les voyages en Tunisie et autres pays de rêve pour se faire dorloter par des Tunisiens en se fichant pas mal de savoir que les jeunes Français sont au chômage, le tout payé par les jeunes Français qui ne sont pas encore au chômage.
Dixit le cadre trentenaire dynamique : "le discours ambiant, qui est aussi celui que me sert mon boss, cadre senior : 'Mon brave petit, ton salaire, c’est le salaire brut. Les cotisations ça sert à payer les caisses de retraite et l’assurance maladie, tout ça c’est aussi pour toi. Il n’y a pas d’impôts dans les charges patronales. Ce sont des cotisations retraite et l’assurance maladie.' Mais tout ça c’est faux ! J’ai vraiment l’impression d’être volé par ce système. Il ne faut pas s’étonner si le système est réactionnaire et en ma défaveur : ce sont les gens âgés qui votent le plus. Ce sont eux les plus influents. Vous en connaissez beaucoup, des jeunes de 18 ans qui votent FN ? L’électorat FN doit être plus âgé que ce qu’on veut bien nous dire." Dixit Daniel Cohn-Bendit : "Des révolutionnaires qui ont passé la cinquantaine, il n’y en a pas des masses."
"Si on n'est pas communiste à 20 ans, c'est qu'on a pas de cœur. Si on l'est toujours à 40 ans, c'est qu'on n’a pas de tête." (Citation attribuée à George Bernard Shaw - hautement improbable -, Clemenceau, Winston Churchill. (source)
Les jeunes ne se mobilisent pas aux élections. Les reins ce sont plutôt les personnes âgées qui en ont besoin ; le foie, plutôt les cinquantenaires alcooliques.
Message de mon jeune cadre dynamique qui en a assez de tenir le plafond avec ses dents :
"LES JEUNES ALLEZ VOTER MAIS AVANT FORGEZ VOUS DES CONVICTIONS POUR ALLER VOTER il ne suffit pas de voter, il faut vous forger des convictions auparavant."
Les trentenaires disent aujourd’hui : "Je paie la retraite, mais je n’aurai rien quand ce sera mon tour."
Résumons-nous. On donne une augmentation à un employé, qui demande s’il s’agit du net ou du brut lorsqu’on lui annonce le montant de son augmentation. On répond que c’est le net mais que les prélèvements c’est pour lui aussi car il y a la Sécu et la retraite. Cet employé réfléchit et se dit : "La Sécu, OK, mais la retraite, ce n’est pas pour moi." Il faudrait faire prendre conscience à tout le monde que dans le salaire brut d’un jeune cadre trentenaire, les charges que représentent la Sécu et la retraite ne lui apportent pas le même bénéfice : certes la Sécu c’est pour lui (quoique, depuis qu’il a commencé à cotiser, il dit avoir cotisé pour le système bien plus qu’il n’en a bénéficié), mais pour ce qui est de la caisse de retraite, l’argent pris sur son salaire ne lui reviendra jamais. Le discours du patronat consiste pourtant à dire : "Votre salaire, c’est le salaire brut". Cela est vrai et pas vrai à la fois. C’est vrai pour le patron, mais pas pour le salarié. Si le patron cotise auprès des caisses de sécu et de retraite, tout n’est pas pour le salarié. La sécu, oui, la retraite, non.
"La retraite, c’est quelque chose que la société me ponctionne sur mes revenus mais ne me rendra jamais."
Qui ponctionne sur le salaire du cadre trentenaire ? Sa réponse : "Les retraités d’aujourd’hui, pour aller passer des vacances à Djerba." Les retraités qui se disent : "j’ai cotisé, c’est donc normal que je touche ma retraite aujourd’hui." Mais voici qu’on assiste à un changement de paradigme. Le fils ou petit-fils du retraité cotise aujourd’hui et ne touchera rien demain, ou alors des sommes bien moindres que celles auxquelles ont droit les retraités d’aujourd’hui. Les retraités nantis d’aujourd’hui, qui constituent le gros de l’électorat, ne veulent surtout pas qu’on touche au système. Si les jeunes avaient le pouvoir, ils arrêteraient de payer les cotisations retraite ! Ou alors ils diraient : "Attendez, on coupe la poire en deux. On va sortir tous les cas des gens qui ont des petites retraites. Eh bien que ceux qui bénéficient d’une plus grosse retraite en redonnent une partie aux retraités qui en ont une (trop) petite. La solidarité pour la Sécu, elle existe, mais pour la retraite, il n’y a plus de solidarité. Quoi que – puisqu’en principe à 30 ans, on est en meilleure santé qu’à 70. Quelle tranche d’âge dépense le plus en santé ? Les 50 ++ ? Les retraités nantis ne reversent pas aux retraités pauvres. Les trentenaires d’aujourd’hui partiront en retraite à 67 ans car il n’y aura personne pour leur payer la retraite à 60 ans." Et si on mettait les seniors au chômage plus tôt pour ne pas avoir à leur payer de retraite, ou pour avoir à leur payer une retraite moindre ?
"Je vais vous dire de quoi on parle au resto d’entreprise entre collègues : on parle retraite. Celui qui a 30 ans aujourd’hui, quand il aura 60 ans, il n’y aura personne pour lui payer sa retraite. A 65 ans non plus. A 70 ans, il doute d’avoir quelque chose. Le trentenaire d’aujourd’hui doit payer deux retraites : il doit payer la retraite de ses aînés dans les prélèvements obligatoires, mais comme il sait qu’il n’en touchera rien quand ce sera son tour, il doit payer une deuxième retraite qu’il prend sur son net. Et comme on lui met sous le nez grâce à la ‘journée de la solidarité’ le fait qu’il doit payer en plus pour les bénéficiaires de retraites insuffisantes, un jour il va se demander si c’est bien normal de payer trois retraites. Le trentenaire d’aujourd’hui doit être triplement prévoyant alors que ceux d’avant n’ont rien prévu. Il doit payer sa retraite, plus celle des retraités d’aujourd’hui plus celle de ceux qui n’ont pas une assez bonne retraite. Combien de temps les trentenaires d’aujourd’hui vont-ils accepter de payer trois retraites ? 1 La retraite de ceux qui ont une bonne retraite, 2 le complément de retraite de ceux qui ont une retraite insuffisante, 3 la sienne, qu’il paie sur son net en épargnant ? Le trentenaire d’aujourd’hui fait face à un monde du travail exigeant, en pleine mutation, à un fort taux de chômage, le pouvoir politique est aux mains des tranches d’âges âgées qui n’ont aucune envie d’avoir, en tant que groupe et non en tant qu’individu, la moindre solidarité inter- et intra générationnelle. Pourtant, chaque génération a produit ensemble les mêmes richesses. Le patron a pu gagner un salaire de patron grâce au travail de ses ouvriers. Si la retraite de ses ouvriers n’est pas suffisante, alors c’est le patron de l’époque qui doit s’y coller aussi ! A partir du moment où on fait peser une telle charge sur la classe qui travaille, elle produit moins car elle a une grosse charge (pression) sur le dos. Il y a moins de valeur ajoutée qui est créée, la croissance est moindre, et le fait de mettre non de l’huile mais du sable dans les rouages créé du chômage. Tout le monde est angoissé au boulot car il y a des trucs qui ne vont pas bien. Donc le boulot se passe mal. Ou moins bien qu’il ne le devrait car il y a trop de pression." Et mon cadre trentenaire d’ajouter que comme il doit cotiser pour trois retraites, il va moins au resto, aux concerts, etc. Voilà qui ne favorise pas l’emploi, puisque la consommation des ménages se trouve amoindrie du fait de cette (com)pression. "Comme la charge ne diminue pas car les retraités refusent d’indexer le montant des retraites sur le taux de chômage, ce qui devrait pourtant pouvoir se faire dans une société solidaire, une charge identique pèse sur ceux qui travaillent et qui sont pourtant moins nombreux qu’ils ne devraient l’être à cause du chômage. Cette charge est donc, en proportion, plus élevée pour chacun d’eux, ce qui accroit encore le chômage, si on pousse le raisonnement plus loin. Bientôt il y aura toutes les retraites à payer par un seul bougre d’employé !"
Il s’agit bien entendu de placer le curseur là ou cela devient insupportable, "pour comprendre qu’on va dans le mur." Il faudrait indexer le montant des retraites sur le taux de chômage et les retraités aisés devraient être solidaires des retraités en difficulté. "Indexer les retraites sur le taux de chômage, c’est le b-a-ba de la solidarité nationale. Si on ne le fait pas, alors on entre dans une spirale infernale."
Les retraités devraient être solidaires de la même classe d’âge car les richesses qu’ils ont créées, ils les ont créées ensemble. Les retraités aisés ont une bonne retraite grâce aux ouvriers. Le chômage est un enjeu national, il faudrait donc que le montant des retraites soit indexé sur le taux de chômage.
"Je voudrais parler du piège dans lequel on les entraîne, les jeunes : ‘Faut que tu votes !’ Mais le choix entre Mitterand ou Chirac ne changeait rien à cette affaire des retraites : ni l’un ni l’autre n’ont demandé aux retraités de payer pour les jeunes ! Avant de voter, il faut que les jeunes réfléchissent à comment ils veulent faire évoluer la société.
On reporte sur les générations suivantes le dilemme : "j’ai droit à ma retraite car j’ai cotisé, vous, vous devez cotiser même si vous n’aurez rien, c’est votre problème. Et surtout je vais voter car je veux que les choses restent comme ça."
En tant qu’auteure d’un blog sur l’éthique médicale, je flaire ici un problème d’éthique …
Journée de solidarité : les retraités aisés n’envisagent pas un instant d’aider les petites retraites (les bénéficiaires de retraites insuffisantes). Au contraire, on fait porter la responsabilité morale (la culpabilité) et donc le financement sur les actifs (le trentenaire) qui eux-mêmes n’auront rien le jour venu !
Les cadres retraités d’aujourd’hui disent : "J’ai beaucoup travaillé, j’ai bien gagné ma vie, c’est normal qu’aujourd’hui je puisse bénéficier d’une retraite en conséquence. Qu’est ce que j’y peux si l’ouvrier qui fabriquait les appareils dans mon usine a une retraite qui ne lui permet pas de vivre ? Ce n’est quand même pas grâce à lui que j’ai une retraite de cadre ?" Ah, oooops, en fait, si, car sans ouvrier dans mon usine il n’y aurait pas eu d’usine. "Ce n’est pas ma faute si sa veuve est dans le dénuement le plus complet parce qu’il n’a pas gagné beaucoup et qu’il est mort jeune en laissant une veuve dans le besoin !" C’est pourtant grâce à cet ouvrier que ce cadre a une retraite dorée. Faire peser la responsabilité morale de cet état de fait sur les jeunes d’aujourd’hui, c’est monstrueux d’égoïsme.
Les retraités devraient faire preuve de davantage de solidarité entre eux. Ils ont travaillé ensemble. Raffarin a fait voter la loi de solidarité. Quel était l’électorat de Raffarin ? Les retraités, qui en tant que classe sociale, ont le pouvoir économique et politique, ont fait voter une loi via Raffarin pour que ceux d’entre eux qui sont en difficulté du fait de retraite insuffisante bénéficient d’une journée de solidarité (saupoudrage ?) au détriment des actifs qui n’ont ni le pouvoir économique ni celui politique (les deux allant de pair).
Témoignage de médecin du travail dans un quartier chic de Paris (mars 2010) : "Il y a des gens de 80 ans qui font gardien d’immeuble (des femmes surtout) pour 450 EUR nets par mois. J’en vois de plus en plus."
Quelles solutions ?
Regardons le programme de répartition des greffons, géré par l’Agence de la biomédecine. Un programme en particulier a été mis en place, devant cet afflux de gens très âgés candidats à une greffe rénale : il s’agit du programme "old for old". Un donneur âgé donnera ses reins à deux receveurs âgés. Un donneur plus jeune pourra permettre la greffe de patients se situant dans une classe d’âge si possible équivalente à celle du donneur décédé. Dans ce programme, la solidarité inter-âge existe.
Solidarité inter-âge (intragénérationnelle) pour les retraites : à quand un programme "old for old" ?
Il est donc possible d’agir, d’orienter le cours de la solidarité, à l’image du programme "old for old" dans le domaine des transplantations d’organes. Mais il faut que les retraités partagent les retraites entre eux.
Mon cadre trentenaire propose de créer un groupe tweeter et Facebook : "Non à la journée de solidarité !» Pour lui, c’est aux retraités aisés qu’il incombe de financer la journée de solidarité. "Travailleurs de la trentaine unissez-vous ! Ensemble, créons une journée annuelle de protestation contre la journée de solidarité !"
"Papa, maman, la crise et moi … " : la "génération boomerang"
Voici un extrait du JT de 20h, du dimanche 28/03/2010 :
"Certains adultes ne peuvent faire autrement que de retrouver leur chambre d’adolescent. En difficultés financières ils reviennent chez leurs parents. Grand format : ‘Papa, maman, la crise et moi’. Il y a peu de temps, Florent Leclerc, 51 ans, était cadre dans une grande entreprise. Une vie professionnelle tranquille, et puis fin 2008 tout bascule. Rupture amoureuse, licenciement, il quitte son domicile et découvre le chômage. Florent a dû 'réfléchir, se réadapter, prendre les décisions qui s’imposaient pour rebondir au mieux'. Grand retour dans le pavillon familial de son enfance. Florent vit à présent chez ses parents, en banlieue parisienne. Depuis un an, il vit ici, ou plutôt il revit ici : quelques mètres carrés sous les toits. ‘Il a bien fallu que j’aie un point de chute. Sans eux [mes parents], j’étais à la rue. Ca m’a permis de reposer mes fondations pour pouvoir après repartir sur autre chose, complètement rebondir. C’est une base de repli.’ Une sécurité qui a un prix, car dans ces quelques mètres carrés, difficile d’avoir son intimité. ‘Une vie amoureuse, ici, ce n’est pas possible. Si ça se faisait, ce serait effectivement ailleurs, à d’autres endroits. Soit des amis qui vous prêtent un logement … On ne peut pas démarrer quelque chose sur de la durée.' On connaissait la ‘génération Tanguy’, ces jeunes incapables de quitter le cocon familial. Voici la ‘génération boomerang’ : des adultes que la crise contraint au repli familial. En France, 415.000 majeurs vivent chez leurs parents. Un tiers a plus de trente ans et revient pour cause de rupture conjugale, de perte d’emploi, de problèmes financiers ou pour un souci de santé. Voici l’analyse et le témoignage de Nicole Prieur, sociologue. Pour cette spécialiste de la famille, c’est toute cette solidarité intergénérationnelle qui est en train de s’inverser. 'Aujourd’hui, ce que l’on constate, c’est que c’est la génération des 70, 75, 80 ans qui sont plutôt les nantis, ceux sur qui peuvent se reposer économiquement et socialement les générations plus jeunes, les cadres de 30 à 45 ans. C’est une inversion économique tout à fait nouvelle.' Un jeune intérimaire de 26 ans gagne 1.200 EUR net par mois. Cela fait deux ans et demi qu’il est revenu chez ses parents, et il n’est pas prêt d’en partir. Avec des petites missions d’une semaine ou deux, et non plus des longues missions, ce jeune intérimaire ne peut pas trouver de logement. Avec la crise, les missions de longue durée se font rares. Lorsqu’il était en mission de longue durée, ce jeune intérimaire louait son propre logement, ses parents se portant caution. Dans le contexte actuel, qui est celui de la crise, impossible de trouver un logement en enchaînant les missions d’une à deux semaines, même si les parents du jeune intérimaire se portent caution. Les parents du jeune intérimaire sont inquiets de cette situation, et surtout, ils oublient que leur enfant n’est plus un enfant. 'Il est très difficile pour les parents d’accepter l’idée de ne plus être utile pour ses propres enfants. Donc on risque de maintenir son fils ou sa fille chez soi, même s’il ou elle est adulte parce qu’on a besoin de se sentir encore utile.'" (Nicole Prieur, sociologue). Conclusion de la journaliste : "Alors que faire ? Accueillir ses enfants, bien sûr, mais surtout, les encourager et les aider à repartir le plus rapidement possible."
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2 commentaires:
Droits de l'image :
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Ca y est, c'est dit sur BFM, la radio de l'économie, ce matin (05/08/2010) : mieux vaut avoir plus de 60 ans et vivre en province qu'être un moins de 30 ans et vivre en banlieue. On voit ses revenus progresser bien plus facilement. Dans l'ensemble, les revenus des moins de 30 ans sont faibles, pour les régions particulièrement sinistrées sur le plan de l'économie comme le Nord de la France, ces revenus des jeunes en difficultés auraient encore diminué, de 30 pour cent !
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