"L’une des associées du fonds d’investissement Kleiner Perkins Caufield & Byers vient de livrer une analyse du marché aux étudiants de l’université de Stanford. A lire impérativement pour comprendre que nous sommes définitivement en train de changer d’ère.
Dans le milieu, on parle, évidemment avec un air entendu, de KPCB. Cette société de capital-risque est l’une si ce n’est la plus importante dans la Silicon Valley. Dans le passé comme aujourd’hui, la plupart des grandes sociétés du Net sont passées par Kleiner, Perkins Caufield & Byers. Google, Facebook, Amazon, AOL, Netscape, Groupon, Intel … au total près de 500 entreprises parmi les fleurons de l’informatique et de l’Internet figurent au tableau de chasse. John Doerr, l’un des dirigeants historiques, est une figure archi-connue de l’industrie et L’ancien vice-président américain Al Gore ou encore le co-fondateur de Sun Bill Joy font partie de l’équipe dirigeante. Autrement dit, il ne s’agit pas de petits jeunes qui débutent et la réputation du fonds est plutôt d’avoir le nez creux. Aussi, lorsque Mary Meeker délivre une présentation à Stanford sur sa perception du marché de l’Internet, il paraît judicieux de la découvrir, que l’on soit à la recherche de sous ou pas. L’intégralité de la présentation (90 pages) est accessible à cette adresse et nous vous en livrons quelques points clés dans les lignes suivantes.
Un nouveau monde
La tendance générale est que nous sommes définitivement en train de changer d’ère. Madame Meeker développe cette tendance autour du terme ré-imagination d’à peu près tout ce qui existe : depuis les ordinateurs jusqu’aux voyages et la santé en passant par les interfaces utilisateurs, le commerce électronique, la perception de la propriété (un sacré paradoxe pour les Américains), la photographie, la prise de notes, la gestion des données, la gestion de l’énergie, des transports, l’éducation, les loisirs…
'Le monde d’après' tel que le décrit Mary Meeker n’a pas grand-chose à voir avec les visions passéistes et anxiogènes que les médias français décrivent à tour d’émissions de divertissement sur le thème : 'qu’est-ce que c’était bien avant'. Non, les Américains font un constat. Ils ne sont pas nostalgiques et considèrent ( de notre point de vue à raison) que le monde de demain sera meilleur que celui d’hier ou d’aujourd’hui. La présentation est assortie de chiffres et de graphiques tous plus impressionnants les uns que les autres qui montrent la formidable accélération qui s’est produite durant les dix dernières années. Les smartphones ont crû de 42% durant le dernier trimestre et il en existe désormais plus d’1 milliard sur la planète. La croissance de l’iPad est 3 fois plus importante que celle de l’iPhone (pourtant déjà spectaculaire) et les périphériques Android ont une progression 6 fois supérieure. Le trafic Internet via mobile compte désormais pour 13% du trafic Internet total contre moins de 1% en 2009. Dans certains pays comme l’Inde, la part du trafic mobile est plus importante que l’accès depuis un poste fixe et nous pouvons multiplier les exemples (...).
Stop à la dépense publique
La conclusion de l’étude est toutefois relativement alarmante sur le futur des Etats-Unis, à l’exception du domaine des technologies. Mary Meeker relève que la part de marché américaine sur les systèmes d’exploitation qui équipent les smartphones est désormais de 88% (Android, iOS et WindowsPhone) quant elle était de 5% il y a 6 ans, soulignant ainsi que rien n'est irréversible, particulièrement dans ce domaine.
Toutefois, pour le reste, elle souligne la dette abyssale des Etats-Unis estimant que le remboursement du principal et des intérêts de la dette dépassera le total des rentrées fiscales en 2025 si rien n’est fait d’ici là. On le voit, dans cette conclusion, Mary Meeker semble s’écarter de la technologie mais dans la réalité pas du tout. Car elle estime que la technologie est le vecteur privilégié, d’une part pour réduire les dépenses, et, d’autre part, privilégier l’industrie américaine. C’est un autre point qui mériterait d’être mieux connu de nos dirigeants politiques. L’IT comme vecteur de croissance et de désendettement ? Tout le monde semble au courant sauf ceux qui nous gouvernent. Jusqu’à quand ?"
Source : http://www.linformaticien.com/actualites/id/27286/tendances-de-l-internet-les-constats-decapants-de-mary-meeker.aspx
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