Coma: un logiciel informatique pour prédire le devenir de certains patients
"Russel Chabanne, neuroréanimateur au CHU de Clermont Ferrand, explique que dans les cas les plus sérieux de coma, "une forte incertitude règne encore".
Mais les récents travaux réalisés en France par l'unité de
neuroréanimation de l'hôpital de la Pitié Salpétrière, en partenaria
avec le service de neuroradiologie et l'Inserm, révèlent qu'il est
aujourd'hui possible "de prédire précocement le devenir des personnes victimes de très graves accidents neurologiques".
Cette étude, intitulé "IRM Coma", a impliqué dix centres de réanimation
en France et en Belgique et a été publiée dans la revue Anesthesiology.
Concrètement, la prédiction s'effectue en "compar[ant], grâce à un logiciel informatique sophistiqué (Comasoft), les résultats d'IRM du patient qui arrive en réanimation à ceux d'une banque de données mise en place à partir de centaines de personnes gravement accidentées dont on connait le pronostic à un an. En étudiant les paramètres anatomiques (quelles zones du cerveau sont touchées et à quel degré), fonctionnelles (comment ces zones communiquent entre elles) et métabolique".
Pour le Pr Louis Puybasset, coauteur de l'étude, "il y a un double enjeu". Le premier est "de ne pas baisser les bras trop tôt, en se donnant le maximum d'outils pour évaluer les chances réelles qu'à un patient de s'en sortir". Le deuxième, précise son confrère de l'hôpital de la Salpétrière, "c'est d'éviter l'obstination déraisonnable".
Cependant, d'important questionnements éthiques perdurent: "Quelles séquelles accepter? Jusqu'où la vie vaut-elle d'être vécue?", interroge la journaliste. Pour le Pr Puybasset, "il faut tracer une frontière". Il considère en effet "qu'il est de la responsabilité des réanimateurs de ne pas 'fabriquer' des états végétatifs chroniques". Pour Patrick Verspieren, du département d'éthique biomédicale du Centre Sèvres (Paris), si "ces recherches permettent de disposer de données objectives", elles ne restent qu' "une aide à la décision" car "le tragique de la décision reste à prendre". En effet, à la question de savoir "à partir de quelles séquelles prévisibles [est-ce que l'on peut dire] que la vie ne vaut pas la peine d'être vécue", il estime qu' "il n'y a pas de réponse".
Etablissant un bilan sur cette nouvelle technique d'appréciation des situations de coma, Catherine Kiefer, qui dirige le service de soins et de réadaptation pour traumatisés crâniens de Villeneuve-La-Garenne (Haut-de-Seine) précise: "dans l'étude, les pronostics considérés comme très mauvais ne font pas de distinction entre l'état végétatif, pauci-relationnel (NDLR: état de conscience minimal) et le handicap extrêmement sévère [...]. Aujourd'hui, la frontière pour baisser les bras n'est plus entre conscience et inconscience, mais entre handicap extrêmement sévère et handicap sévère". Tout en mentionnant que "c'est une bonne chose de disposer de données objectives et de pouvoir affiner le pronostic" elle précise que "l'on ne peut pas tout objectiver" car "après de tels drames, les proches se rapprochent souvent à l'espoir, coûte que coûte"."
Concrètement, la prédiction s'effectue en "compar[ant], grâce à un logiciel informatique sophistiqué (Comasoft), les résultats d'IRM du patient qui arrive en réanimation à ceux d'une banque de données mise en place à partir de centaines de personnes gravement accidentées dont on connait le pronostic à un an. En étudiant les paramètres anatomiques (quelles zones du cerveau sont touchées et à quel degré), fonctionnelles (comment ces zones communiquent entre elles) et métabolique".
Pour le Pr Louis Puybasset, coauteur de l'étude, "il y a un double enjeu". Le premier est "de ne pas baisser les bras trop tôt, en se donnant le maximum d'outils pour évaluer les chances réelles qu'à un patient de s'en sortir". Le deuxième, précise son confrère de l'hôpital de la Salpétrière, "c'est d'éviter l'obstination déraisonnable".
Cependant, d'important questionnements éthiques perdurent: "Quelles séquelles accepter? Jusqu'où la vie vaut-elle d'être vécue?", interroge la journaliste. Pour le Pr Puybasset, "il faut tracer une frontière". Il considère en effet "qu'il est de la responsabilité des réanimateurs de ne pas 'fabriquer' des états végétatifs chroniques". Pour Patrick Verspieren, du département d'éthique biomédicale du Centre Sèvres (Paris), si "ces recherches permettent de disposer de données objectives", elles ne restent qu' "une aide à la décision" car "le tragique de la décision reste à prendre". En effet, à la question de savoir "à partir de quelles séquelles prévisibles [est-ce que l'on peut dire] que la vie ne vaut pas la peine d'être vécue", il estime qu' "il n'y a pas de réponse".
Etablissant un bilan sur cette nouvelle technique d'appréciation des situations de coma, Catherine Kiefer, qui dirige le service de soins et de réadaptation pour traumatisés crâniens de Villeneuve-La-Garenne (Haut-de-Seine) précise: "dans l'étude, les pronostics considérés comme très mauvais ne font pas de distinction entre l'état végétatif, pauci-relationnel (NDLR: état de conscience minimal) et le handicap extrêmement sévère [...]. Aujourd'hui, la frontière pour baisser les bras n'est plus entre conscience et inconscience, mais entre handicap extrêmement sévère et handicap sévère". Tout en mentionnant que "c'est une bonne chose de disposer de données objectives et de pouvoir affiner le pronostic" elle précise que "l'on ne peut pas tout objectiver" car "après de tels drames, les proches se rapprochent souvent à l'espoir, coûte que coûte"."
Sources: La Croix (Marine Lamoureux) 21/05/2013 - Généthique, press review May 21/2013.
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